Le château d’Arnoux-Saint-Auban

Situé sur la commune qui porte son nom, dominant les rives de la Durance, dans le département des Alpes de Haute Provence, ce château est édifié à l’emplacement stratégique d’un ancien château fort.

En effet, le site bénéficiant des rives de la durance et de la proximité de routes très fréquentées, est fortement occupé dès l’antiquité.

La première mention du lieu d’Arnoux date de 1150.
Le bourg médiéval originel était sis à Villevieille sur le côteau de Saint-Jean. Ce n’est qu’à partir du XV^e siècle, que le village actuel se développa sous la protection du château.

Le château-Arnoux, au coeur des conflits de Provence

En 1129, Bertrand Ier, pour asseoir son autorité après la mort de son père Guillaume III, comte de Forcalquier s’empare des bourgs de Montfort et de Châteaux-Arnoux appartenant aux Entrevennes-Misondont  dont les habitants n’avaient pas payé  l’albergue (droit obligeant les vassaux et leurs sujets à offrir le gîte et le couvert à leur Seigneur).

Ils tiraient profit des conflits entre le comté de Toulouse et celui de Barcelone qui se disputaient la Provence (les guerres baussenques). Après une centaine d’année, des accords sont signés et le château Arnoux reste à la famille de la Maison de Sabran.

Puis au XIV^e siècle, le fief passe à la famille d’Agoult, puis aux Glandevès au XV^e siècle. C’est Pierre de Glandevez, qui débute la construction du château entre les années 1510 et 1515,  qui s’achèvera en 1530. Au XVIe s, ce sont les Foresta puis les Lombards qui prennent possession du château.

Pendant la Révolution les autorités du bourg furent fortement conviés à rebaptiser leur commune. En effet, il n’était pas conseillé de conserver des noms liés au souvenir de l’ancien Régime. La commune devient Roche-Arnoux. En 1793, le château est mis aux enchères pour démolition, mais heureusement les travaux sont arrêtés ce qui sauva le château. Seules les cinq tours sont abaissées à cette époque.

Le château Arnoux, entre style féodal et Renaissance gothique

De l’ancien château fort, il subsiste aujourd’hui une archère canonnière dans l’une des tours et des meurtrières désormais bouchées.

Plus tard, il est transformé avec l’adjonction de cinq tours, qui furent abaissées à la révolution. Aujourd’hui, il en reste deux carrées à l’Est, deux rondes à l’Ouest, et une hexagonale avec fenêtres à meneaux, dont certaines sont surmontées d’un tympan semi-circulaire.

Cette dernière tour s’ouvre sur un remarquable escalier monumental à colimaçon de 84 marches, ornées de figures mythologiques, hormis celles du premier étage qui représentent Pierre de Glandevès et Madeleine de Villemus, premiers châtelains. À l’intérieur, la grande salle est richement décorée de gypseries et dotée d’une cheminée monumentale.

Le château a gardé des vestiges de l’ancienne allée cavalière, sur la façade nord, qui menait au château. Elle est aujourd’hui transformée en parc public et conduit aux anciennes écuries et parties communes.

A l’Ouest du parc, une clairière accueille un bassin agrémenté d’une vasque, qui présente de beaux éléments lapidaires. Le parc, est une agréable promenade où l’on peut voir de magnifiques arbres anciens: des marronniers, des érables, des chênes et des tilleuls.

Depuis 1947, le château, classé au monuments historiques, est la propriété de la commune qui a installé en ses murs sa mairie.

Sur la commune, n’hésitez pas à poursuivre votre visite en allant voir la chapelle Saint Jean qui culmine à 665 mètres de hauteur. Elle date de 1668 et fut un haut lieu de pèlerinage.

Aujourd’hui, elle abrite un trésor artistique, réalisé par un enfant du pays: Bernar Venet, un sculpteur mondialement connu qui a réalisé le mobilier en plaques d’acier.

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Pendant la saison estivale, la chapelle est ouverte le mercredi de 16h à 19h. Vous pouvez y accéder au départ du village par un sentier balisé.