Uzès, ville d’art et d’histoire dans le Gard

Racine dédia ces vers à Uzès :

« Nos nuits sont plus belles que vos jours. »

C’est dire combien cette petite cité du Gard est jolie.

Elle fut le premier Duché de France, en 1565 et il est vrai que son patrimoine est à la hauteur de son histoire.

UZÈS, compagne du Pont du Gard.

Son développement est associé à la construction du Pont du Gard, distant de seulement treize kilomètres. En effet, la Fontaine d’Eure (Fontes Urae), située à quelques kilomètres au nord-est d’Uzès sur la rive de l’Alzon, alimentait la ville de Nîmes via le Pont du Gard.

La ville s’appelait Ucetia et grâce à des fouilles réalisées en 2017, des quartiers ont été mis à jour datant du premier siècle avant notre ère.

UZÈS, un riche patrimoine

Grâce à la loi Malraux de 1962, Uzès fait partie des premières villes avec un secteur sauvegardé. Sa restauration débuta en 1965 et le bâti de son patrimoine est remarquablement bien conservé. Dans le centre, que vous parcourez à l’ombre des ruelles étroites, de nombreuses façades du XVIe et XVIIe siècle, et de très beaux hôtels particuliers enchantent le regard. Au Cœur de la cité médiévale, sur une large place bordée de platanes, une fontaine entourée de maisons à arcades vous accueille offrant son eau fraiche et bienvenue.

Le siège de l’office du tourisme s’est installé dans la chapelle des capucins qui abrita les sépultures des Ducs d’Uzès qui elle même fut édifiée sur l’emplacement d’un temple romain dédié à Auguste.

La petite ville modeste par sa taille possède pas moins de 40 bâtiments inscrits aux monuments historiques.

UZÈS et ses trésors

Les édifices religieux

La cathédrale Saint-Théodorit est accolée à la tour Fenestrelle. Elle fut saccagée pendant les guerres de religion et reconstruite au XVIIe siècle et put accueillir les nouveaux convertis. Car il faut savoir qu’au XVIe s, Uzès était la 5^e ville protestante du royaume. Les réformés restés fidèles à leur foi, la vivaient dans la clandestinité pour éviter l’emprisonnement ou l’exil dans les galères royales. En 1791, ils font l’acquisition de l’ancien couvent des Cordeliers, pour y installer leur prêche.

À l’intérieur de la cathédrale Saint-Théodorit, plusieurs éléments de décoration sont remarquables. Tout d’abord, les orgues qui sont un chef-d’œuvre avec leurs volets peints, dernier exemple d’origine en France. Puis tout autour du premier niveau, les galeries en fer forgé qui habillent les murs.. La façade extérieure date du XIX. Nous ne pourrons pas photographier, des funérailles ayant lieu au moment de notre passage. Une esplanade prolonge la place de l’église et promet un magnifique panorama sur les paysages de garrigues.

L’ancien évêché est un très grand bâtiment d’architecture classique datant du XVIIe s mitoyen de la cathédrale. Aujourd’hui, il abrite le musée municipal Georges-Borias dont l’exposition principale est la présentation des armoires peintes d’Uzès. La grande porte d’entrée est encadrée de deux atlantes.

L’église Saint-Étienne, rebâtie au XVIIIe s sur le site de l’ancienne église détruite durant les guerres de religion. De l’ancien monument seul a subsisté le clocher avec son campanile en fer forgé. De style baroque, il offre une façade majestueuse. L’église est tracée selon un plan en croix grecque. La coupole est très belle.

D’autres édifices religieux à visiter à Uzès :

Les vestiges de l’église romane Saint-Geniest —La crypte — Le monument aux morts –

         Les édifices civils

Les châteaux d’Uzès avec ses trois tours féodales: La tour Bermonde, la plus haute de l’ensemble ducal avec ses 42 mètres de hauteur, la tour de l’Évêché et la tour du Roi. La seigneurie originelle est encore représentée par le château du Duché et la tour Bermonde. L’horloge de la ville est fixée sur le campanile en haut de la tour de l’Évêché. L’ensemble du bâti montre le partage des châteaux au moyen-âge.

Le Duché est un ensemble architectural composé de plusieurs styles architecturaux à plusieurs époques. L’entrée se fait par le porche de la grande cour. L’ensemble des bâtiments est dominé, au sud, par la puissante tour médiévale rectangulaire Bermonde, du XIe s, ancien donjon. On peut grâce à un escalier en colimaçon qui dessert 135 marches, accéder à sa terrasse et profiter d’un panorama à 360° sur la ville. Le décor de la façade du château de style Renaissance, à l’intérieur de la cour est d’un grand raffinement. La chapelle gothique flamboyant, mitoyenne du logis seigneurial est du XVIe s et attire le regard grâce à sa toiture aux tuiles vernissées représentant le blason de la famille des Crussol. Cette famille de noblesse attestée depuis 1215 et le titre a été et est toujours porté par courtoisie par le fils aîné du duc d’Uzès.

Le Duché est ouvert au public pour certaines pièces seulement. Ainsi vous pourrez admirer l’exceptionnel escalier d’honneur Renaissance à l’italienne, rampe sur rampe, voûté en caissons et à pointes de diamants. De même, vos pas vous conduiront au très Grand Salon Bleu (Louis XV) avec ses quatre cheminées d’angle en marbre de Carrare.

L’hôtel de ville date du XVIIIe s présente de belles façades classiques avec à l’intérieur de sa cour des arcades de bel effet.

La tour Fenestrelle. Sa ressemblance avec la tour de Pise suggère que la tour Fenestrelle est d’inspiration italienne. Détruite en partie durant les guerres de religion elle fut reconstruite à l’identique au XVIIe siècle. Son clocher circulaire qui culmine à 42 mètres de hauteur est unique en France. Cette tour symbolise la ville d’Uzès avec le Duché et les châteaux.

L’ancien hôtel du baron de Castille

En face de l’évêché, cet ensemble de maisons était occupé par l’hôtel des monnaies où les évêques battaient monnaie. De cet îlot de construction, il ne reste que quelques vestiges dont certaines fenêtres (XV et XVIe s) et des moulurations.

Au début du XIXe s, un certain baron de Castille (Gabriel Joseph de Froment) héritant du bien le transforma en hôtel. Il fait élever l’immeuble de deux étages avec en façade, un imposant fronton triangulaire, marqué aux armes des Castille-Rohan, que surmonte un balcon porté par quatre grandes paires de colonnes jumelées. Trois rangées de balustres marquent les lignes horizontales de la composition. La plus basse étant supportée elle aussi par des colonnes.

Le parc de deux hectares comprend un jardin à la française, une galerie, une pièce d’eau, une maison de gardien ainsi que des dépendances. Après être tombé en ruine, l’édifice est racheté en 1950 par Douglas Cooper, un historien d’art britannique qui le restaure avant d’en faire une résidence d’artistes comme on dirait aujourd’hui. Ainsi, Georges Braque, Fernand Léger, Paul Klee ou encore Pablo Picasso, y séjournent et réalisent avec le sculpteur Carl Nesjar cinq fresques le long d’une colonnade, s’inspirant des Sabines de Jacques-Louis David et du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. Cette demeure sera revendue en 1977 et remise en vente en 2016. Aujourd’hui.