Le palais des Papes en Avignon

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Description

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Le palais des Papes en Avignon dans le Vaucluse

L’ensemble du palais se compose de deux bâtiments : d’une part la forteresse du rocher de Doms dit le palais vieux de Benoît XII, et d’autre part le palais neuf de Clément VI qui est le plus grand édifice gothique qui fut le modèle de nombre de constructions de l’époque.  Cette réussite architecturale est née de la collaboration de deux architectes de génie : Pierre Poisson et Jean de Louvres, dit de Loubières. Pour l’ornementation, il faut saluer le travail de deux des plus grands fresquistes de l’école italienne de Sienne, Simone Martini et Matteo Giovanetti.

Ce palais renferme également la bibliothèque pontificale d’Avignon qui, avec ses 2 000 volumes, était à l’époque la plus grande d’Europe ; ce nouveau site grandiose permit aussi une réorganisation de la gestion des affaires de l’église et une autre façon de vivre de vie pour le clergé.

En 1316, en plus des 500 clercs, plus d’un millier de fonctionnaires laïcs gravitaient au sein du palais. Malgré l’efficacité de cette nouvelle administration qui avait permis à l’église de s’adapter à son siècle, les pontifes avignonnais jugèrent indispensable de revenir à Rome. La cause première étant la conviction, pour Urbain V et Grégoire XI, que le siège de la papauté devait être là où se trouvait le tombeau de Pierre, premier pontife de l’histoire chrétienne. Malgré la réticence de la cour royale de France et le collège des cardinaux, le retour à Rome se fit définitivement en 1376, en dépit du retour de deux antipapes et de la présence permanente de cardinaux-légats puis de vice-légats du XVe s au XVIIIe s, le palais perdit toute sa majesté d’avant. Cependant, il a gardé la puissance rapporte Montalembert.

« On ne saurait concevoir un ensemble plus beau dans sa simplicité, plus grandiose dans sa conception. C’est bien la papauté tout entière, debout, sublime, immortelle, étendant son ombre majestueuse sur le fleuve des nations et des siècles qui roule à ses pieds. »

— Charles de Montalembert, Du vandalisme en France – Lettre à M. Victor Hugo

edifice religieux incontournable

[[File:Avignon, Palais des Papes depuis la place devant le petit Palais by JM Rosier.jpg|Avignon, Palais des Papes depuis la place devant le petit Palais by JM Rosier]]

L’histoire du palais des papes d’Avignon

À l’origine est fondée en 1150 une première église : Notre-Dame des Doms bâtie sur le rocher du même nom  qui surplombe le Rhône. Avant même la Renaissance, les architectes ont réussi la synthèse entre la simplicité de l’art roman et  les éléments de l’architecture antique comme les pilastres cannelés, le portail « Arc de Triomphe » avec son fronton triangulaire .

Forteresse et palais en même temps, la résidence pontificale en Avignon est la plus grande construction gothique du Moyen-âge. Elle fut le siège de la chrétienté d’Occident durant le XIVe s. Pas moins de six conclaves se tinrent dans ses murs aux fins de l’élection de sept papes et deux papes schismatiques, voici leur histoire.

Clément v : (1305 – 1314) un conflit à l’origine de l’installation de la papauté en Avignon

Le 8 septembre 1303, à Anagni, au sud de Rome, « attentat » contre la personne du pape Bonifacio VIII par le représentant du roi de France marque une rupture avec le siècle très chrétien. En effet, sous le pontificat d’Innocent III et le règne de Saint Louis, l’église régnait sur l’Europe et les rois se soumettaient aux exigences du pape. Tout change avec le petit-fils de Saint Louis, Philippe IV le Bel, qui se pose en précurseur du gallicanisme en voulant organiser l’Église catholique de façon autonome par rapport au pape.

Le conflit ouvert commence par la levée d’un impôt. Philippe le Bel a un besoin urgent d’argent pour continuer la guerre contre les Flamands. Cette nécessité pressante, qui fut à l’origine de l’abolition de l’ordre des Templiers,  obligeait à trouver de nouvelles ressources outre celles déjà acquises par  l’altération des monnaies, l’expulsion des juifs et la confiscation de leurs biens, le dépouillement des banquiers lombards… Le roi décide de lever en 1295 la « décime », un impôt sur le clergé qui s’incline, même si le roi s’est autorisé cette décision sans l’avis du pape.

Pour la papauté, jusqu’alors supérieure à toutes les puissances, reçut cela comme un affront, c’était une première et violente atteinte à sa suprématie. La querelle était lancée entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle suprême que suit l’ensemble des états européens.Philippe IV insiste en introduisant une taxe supplémentaire, la « cinquantième »

Bonifacio VIII qui prétendait que le clergé relevait de sa seule autorité, ordonna de résister aux ordres du roi de France ; et par une première bulle « Clericis laicos », où « il excommunie tout clerc qui consentirait à payer un impôt sans l’ordre du Saint Siège, et tous ceux qui établiraient un pareil impôt, quels qu’ils fussent. »

Philippe Le Bel riposte par l’interdiction d’exporter l’or, l’argent, des vivres et des chevaux hors de France, ce qui entraîne la privation pour la papauté d’une grande partie de ses ressources. Boniface VIII assouplit alors sa position sous la pression du clergé français et, le « conflit de la décime » se résout en 1297 à l’avantage du roi de France.

Philippe et Boniface étaient autant hautains et opiniâtres l’un comme l’autre. Le roi de France, convaincu de sa légitime autorité prétendait exercer son pouvoir sans contrôle. Le pape, énergique et habile, défendait les privilèges de sa fonction et la suprématie du Saint Siège.

C’est alors que survient la forfaiture de l’évêque de Pamiers qui conteste publiquement la légitimité du roi de France. Il va jusqu’à suggérer au comte de Foix, Roger-Bernard, de libérer le Languedoc de la tutelle capétienne. En réponse, le roi met les biens de l’évêque sous séquestre, avant de le faire arrêter puis passer devant un tribunal laïque. A l’issue du procès, l’évêque Saisset est enfermé dans la prison laïque de l’évêque de Senlis.

Ce fut la rupture violente qui couvait depuis cinq années entre Rome et la France. Le pape adressa à Philippe le Bel une bulle restée célèbre « Unam sanctam » : « Écoute mon fils, les conseils d’un père, » et dans laquelle il expose et incrimine sans ménagement, avec amertume, l’administration du prince, allant jusqu’à menacer le roi d’excommunication.

Le roi en appela alors à un concile général, par lequel il reçut un soutien unanime et le pape fut publiquement accusé devant les États Généraux de simonie, d’hérésie et de vices infâmes.

Le roi de France demande à Guillaume de Nogaret, son fidèle serviteur de partir en Italie en vue de se saisir de Boniface VIII. Son intention était de faire traduire le pape devant le concile général et d’obtenir sa destitution. Le projet a l’assentiment d’une bonne partie de l’Église et de bonnes chances d’aboutir tant le pape s’est fait d’ennemis.

Malheureusement, l’épopée d’Agnani, ville natale de Bonifacio tournera court malgré l’appui de la puissante famille Colonna en contentieux avec la famille du pape les Caetani. D’ailleurs quand les Français débarquent c’est une pagaille indescriptible où chacun conspue son voisin…la délégation se contente de signifier la convocation au concile à Bonifacio. Après deux jours d’attente, ils doivent s’enfuir, chassés par les paysans des environs.

Le pape, cependant, ne survivra qu’un mois à cette humiliante rencontre. Le 5 juin 1305, les cardinaux réunis en conclave   à Pérouse portent à la tête de l’Église Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, un Gascon. Depuis Sylvestre II c’est le premier pape français. Il prend le nom de Clément V.

PAPE avignon

A la mort de Boniface VIII, Rome est la proie des conflits qui opposent des factions de la noblesse. Partout en Europe, la situation est incertaine et souffre de troubles. Le nouveau pape renonce à rentrer à Rome par crainte des intrigues locales et choisit de se faire couronner à Lyon, en terre française. Les années suivantes, ils séjourna dans de nombreux couvents et ne s’installa à Avignon qu’en 1309.

La situation favorable d’Avignon, carrefour entre l’Europe du Nord et celle du sud.

Le choix de Clément V alla également sur Avignon, possession du comte de Provence, car la ville était située sur la rive gauche du fleuve, dans l’axe rhodanien et possédait un pont.  En effet, seules des villes possédant un pont pouvaient prétendre à être définies comme capitale internationale. C’était le cas d’Avignon dont le pont Saint-Bénézet était le lieu de passage obligé entre la Provence et l’Italie d’une part ; l’Espagne et le Languedoc d’autre part. De plus, l’importance de la foire de Beaucaire avait fait d’Avignon et de son rocher une étape commerciale incontournable.

Au-delà de la nécessité de pérenniser la situation commerciale d’Avignon grâce à l’installation de la papauté, il fallait une entité politique majeure pour arbitrer le conflit entre l’Angleterre et la France et Rome était trop excentrée de ces deux royaumes pour jouer un rôle diplomatique.

Si Rome devait jusqu’alors garder sa puissance et sa grandeur grâce à sa position centrale dans le bassin méditerranéen, en cette fin du Moyen Âge, le centre de gravité du monde chrétien s’était déplacé et la ville d’Avignon était géographiquement et politiquement mieux placée.

Clément V logea au début de son mandat au couvent dominicain des frères prêcheurs mais très vite il préféra résider à Carpentras, Malaucène ou Monteux, cités comtadines. Sous ce pontificat, Avignon devint la résidence officielle d’une partie du Sacré Collège des cardinaux, tenue sous la haute surveillance de Philippe le Bel.

Le 1er novembre 1305. Les années suivantes voient l’élection en 1316 d’un nouveau pape français : Jean XXIII.

Jean XXII: (1316 – 1334) le fondateur, premier pape d’Avignon

C’est lui qui va choisir d’installer le Palais épiscopal sur le flanc sud du Rocher des Doms, à proximité de la cathédrale. Dès 1318, il achète des terres dans le Comtat venaissin afin d’y élever plusieurs résidences. Par l’édition d’une bulle, Jean XXIII se réserve le diocèse d’Avignon, légitimant ainsi l’occupation du Palais épiscopal qu’il avait occupé en tant qu’évêque d’Avignon. Ce palais était situé sur l’emplacement de l’actuel palais des papes dans un secteur de la ville facile à défendre d’où le choix de rester au même emplacement et d’agrandir le palais.

PAPE AVIGNON

Il investit la demeure épiscopale jouxtant la cathédrale et la rénove : elle devient la résidence pontificale. Seuls des vestiges dans l’actuelle cour d’honneur témoignent de son emplacement.

Les travaux débutèrent en 1321 sous la direction de l’architecte Guillaume Gérault dit de Cucuron pour une modification totale de l’ancien palais ; et après un an tout était achevé y compris l’extension d’une aile au sud pour accueillir les audiences. La ville qui comptait jusqu’alors 5000 habitants voit au début du XVIe s sa population tripler. Le choix du rocher des Doms permit d’apporter de la majesté à l’ensemble et surtout de s’élever pour éviter les inondations des crues fréquentes du fleuve.

Le palais déjà impressionnant se voyait du sommet des Alpilles, des Dentelles de Montmirail et de Villeneuve-lès-Avignon, qui était alors terre du Royaume de France, Avignon étant terre d’Empire.

Benoît XII: (1334 – 1342), le bâtisseur du « palais  vieux »

Jacques Fournier, dit le cardinal blanc succéda à Jean XXII en janvier 1335, et prit le nom de Benoît XII. Après son installation dans le palais, le pape décida lui aussi de l’agrandir et il commença par démolir tout ce que son prédécesseur avait édifié !

Pape Avignon

Selon les plans de Pierre Obreri, architecte, il fit construire par l’architecte Pierre Peysson, au nord une partie du palais apostolique, dont la chapelle Benoit XII assise à la tour de Trouillas. La tour du pape est l’élément majeur du bâtiment car elle est le cœur des appartements pontificaux, protégeant l’élu de la chrétienté et les richesses de l’église.

Les tensions entre le Vatican et l’empire de Bavière avaient incité Jean XXII à bâtir un palais fortifié, car Avignon se situait en terre d’Empire et restait sous sa menace mais malgré tout plus sûr  que l’Italie. La guerre de Cent Ans éclate à partir de novembre 1337 dans les Flandres quand les Anglais tentent une incursion sur l’île de Cadsan, et que la flotte française contre l’amirauté britannique à Southampton. Benoît XII sollicita une trêve que les deux belligérants acceptèrent.

Les travaux du palais vieux

C’est cet édifice fortifié qui est connu de nos jours sous le nom de « palais vieux ». Benoît XII, malgré son élévation sur le trône pontifical, reste un moine de Cîteaux, et la sobriété de cet ordre et toute sculpture décorative est bannie de la construction ; le style en est réduit, ainsi les nervures des voûtes retombent sur de simples culots moulurés semblables à ceux des abbayes cisterciennes de Bourgogne; sur les murs sont peints des fleurettes, parfois des rinceaux, mais guère davantage. Le  caractère frappant, c’est donc  l’austérité des constructions commandées par Benoît XII.

En 1336 : le chef de file de l’École de Sienne, Simone Martini vint sur place et Benoît XII lui fit la commande des fresques du porche de Notre-Dame-des-Doms qui furent achevées en 1343.

En 1937 : 800 ouvriers se mirent à l’œuvre pour la construction de ce nouveau palais. Les années marquent le début des travaux et non l’achèvement :

  • Les appartements pontificaux
  • La grande aile et de l’aile du midi.

En 1338 :

  • La tour des Latrines
  • La petite tour de Benoît XII
  • Fresques des appartements pontificaux
  • La construction du cloître.
Avignon palais

Jean-Marc Rosier from http://www.rosier.pro

En 1339 :

  • La tour de la Campane où logeaient les marchands et leurs stocks basés dans les bas étages.
  • L’aile des familiers où logeaient ducs, princes, rois et empereurs.
  • La cuisine et les dépendances.

En 1340 :

  • la décoration du cloître

En 1341 :

  • la tour du Trouillas abritant le pressoir qui ne sera achevée qu’avec le prochain pape.

Benoît XII ne profita guère de son nouveau palais car il expira le 25 avril 1342. Le cardinal Pierre Roger est élu à l’unanimité le 7 mai sous le nom de Clément VI.

Clément VI : (1342 – 1352) le créateur du palais neuf

Pierre Roger était doté de nombreuses qualités  : son éloquence, son sens de la diplomatie et sa culture théologique;  également grand seigneur, homme d’État, amateur d’art, et toutes ces compétences ont fait de lui  un homme d’exception.  Ce nouveau pape s’installa  dans le palais de son prédécesseur   mais malgré la grandeur des bâtiments, Clement VI n’était pas satisfait.  Il demanda donc à Jean du Louvres, dit de Loubières, de lui transformer le palais en une construction digne de son statut. En effet, les dimensions des nouveaux bâtis venant se greffer sur l’ancien palais reflètent en partie le règne fastueux de ce pape. Ce palais neuf (Opus Novum) agrandit le palais vieux par  des extensions dignes de la magnificence du règne de Clément VI.

PAPE Avignon

Le nouveau Palais, commencé par Clément VI et achevé par Innocent VI, conserve dans silhouette l’aspect d’une forteresse, et partout se trouve encore les grands arcs montés entre les contreforts, mais les façades sur la cour sont différentes : Les croisées d’ogive, les sculptures, les culots de nervure, les moulures, les frises ornées de feuillages, de masques et d’animaux enjolivent l’ouvrage de pierre, mais également fresques, vitrail, orfèvrerie, mobilier, tentures décorent  les intérieurs.   C’est encore un château, mais ce n’est plus une forteresse car il n’y a plus ni contreforts ni mâchicoulis. Le cloître, qui rappelait au pape cistercien son couvent, n’existe plus. Enfin, partout, les murs intérieurs sont peints d’œuvres exécutées par des Siennois, en majorité venus travailler sous la direction de Simone Martini et de Matleo di Giovanetli, originaire de Vilerbe.

Le palais du pape devient un creuset culturel où se croisent intellectuels et artistes.

Ci-dessous la fresque décorant la chambre de Clement VI

intérieur palais des papes

levork, CC BY-SA 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0>, via Wikimedia Commons

600 ouvriers se relaient sur le chantier malgré les aléas dus à la guerre de 100 ans qui fait rage, et à la peste noire qui ravage la Provence.

Trois mois après la mort de Benoît XII, le 17 juillet 1342, un nouveau chantier débuta avec :

  • la tour des Cuisines où étaient entreposées la vaisselle d’or et d’argent et la bouteillerie.
  • Jouxtant la tour du pape, la tour de la Garde Robe.
  • La grande salle d’audience, véritable vaisseau de pierre ( 52 m sur 16m) est la plus monumentale (820 m2). Elle accueille  audiences et jugements.  Le tribunal traite des affaires liées à la religion comme le blasphème, le sacrilège, l’hérésie, mais également les crimes et délits ayant lieu sur les territoires pontificaux. Un escalier d’honneur mène à la chapelle clémentine que longe le grand promenoir.
  • Palais des papes Avignon

    Jean-Marc Rosier from http://www.rosier.pro

  • L’aile des grands dignitaires fermant le carré de la cour d’honneur.

Avec Clement VI l’élégance gothique siège au palais pontifical pour l’éternité.

Un jour de juin 1348, Clément VI acheta Avignon à la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence pour 80 000 florins, la ville devint alors propriété pontificale comme le Comtat Venaissin et donc indépendante de la Provence.

A sa mort, en 1352, l’essentiel du bâti  est construit.  A sa suite succède Etienne Aubert, qui prend le nom d’Innocent VI.

Ci-dessous: fresques de la salle des gardes

levork, CC BY-SA 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0>, via Wikimedia Commons

 

Innocent VI  : (1352 – 1362) le défenseur de la cité papale

Éminent juriste, son règne est marqué par la défense tant par la construction coûteuse des remparts de la ville que par des guerres dispendieuses en Italie. Ainsi, il renforce la défense et la solidité de son palais et facilite les circulations dans l’édifice. En effet, à cause de la trêve entre la France et l’Angleterre, les armées laissent sans travail les hordes de mercenaires qui forment les « grandes compagnies «  de routiers qui ravagent le pays.

Innocent VI

Véronique PAGNIER, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

Les travaux des remparts commencent en 1355 et se terminent en 1370… D’une longueur de plus de 4 kilomètres  les remparts étaient à l’origine hauts de 8 m et garnis de créneaux et de mâchicoulis. Un profond fossé alimenté par les eaux de la Sorgue et de la Durançole renforçait leur défense. Les murailles étaient ponctuées  par 35  tours puissantes et 50 plus petites et percées de  7 portes. Il n’en reste aujourd’hui que quatorze.

Aussi, au cours des décennies suivantes, seuls des travaux de finition et des aménagements de confort sont réalisés par Innocent VI, la tour Saint Laurent et de la Gâche et la galerie du conclave ainsi qu’un petit pont qui reliait le petit Tinel de la sacristie nord car le pape était atteint de la goute.

Pape Avignon

Il laisse également derrière lui la construction de la Chartreuse de Villeneuve construite à l‘emplacement de son ancien palais cardinalice. Il y est inhumé dans un splendide tombeau.

Plan appartements pontificaux

Urbain V : (1362 – 1370) le prêtre au jardin

Guillaume Grimoard, le nouveau pape Urbain V, est élu en novembre 1362. Il se distingue par sa modestie  l’incitant à limiter les excès de la curie. Consacrant son temps à la prière, ce n’est pas un personnage de cour et  il a une certaine défiance vis-à-vis de ses cardinaux. C’est d’ailleurs contre leur avis qu’en avril 1367, il retourne à Rome où il sera menacé par l’agitation politique régnante.  En 1370, la reprise des hostilités entre la France et l’Angleterre, le décide à regagner Avignon où il meurt peu après son retour.

Pape Avignon

Dans les jardins du palais subsistent les vestiges de la Roma, galerie d’apparat qu’Urbain V avait fait construire perpendiculairement à la tour des Anges.Elle fut rasée en 1837.

Les nouveaux jardins du palais des papes

Les  jardins pontificaux remaniés sont désormais intégrés au parcours de visite du monument et se partagent en deux espaces:  le Jardin du Palais ou Jardin Benoît XII d’une superficie de 1250 m2 et le Jardin du Pape de 662m2. Le réseau hydraulique du XIVe siècle épouse le dessin architectural des jardins avec ses grands rectangles agrémentés de plantes méditerranéennes qui étaient déjà là  au XIVe s.

Le Jardin du Pape disposant d’un accès direct depuis ses appartements est un jardin intime. Son réaménagement avec la re-création de la fontaine du griffon et de la prairie fleurie qui l’entoure, lui fait retrouver  son aspect  précieux original. Quant au  fameux et imposant bâtiment de la Roma, matérialisé par une trace au sol, est devenu une monumentale pergola complètement recouverte de végétaux.

Nous devons cette restauration à la Ville d’Avignon et des partenaires : Avignon Tourisme avec le concours de l’Etat, de la DRAC, de la Région sud, de la fondation du Crédit Agricole et de la fondation l’Occitane.

Grégoire XI : (1370 – 1378) le dernier pape en France

Pierre Roger de Beaufort est le neveu du pape Clément VI. Docteur en droit canonique, il est cultivé et habile diplomate. Il poursuivit la réforme de l’Église entreprise par ses prédécesseurs. Ainsi, il s’emploie à ramener les Hospitaliers dans la discipline et l’observation de leurs règles et dirige la réforme intérieure de l’ordre des Dominicains.

Pape Avignon

Dès son accession, il essaya en vain de réconcilier les rois de France et d’Angleterre mais il œuvra à la paix dans les royaumes de Castille, Aragon, Naples, Navarre, et Sicile. Ses efforts se tournent aussi à réconcilier  les églises grecque et romaine mais ayant nommé des Français comme légats, l’Italie se soulève à nouveau et les états pontificaux perdent leurs domaines forts lucratifs. C’est pourquoi il ramena la papauté à Rome en 1377. Son règne y est complexe et de courte durée.

A sa mort s’ouvre une grave crise de succession qui donne naissance au grand schisme d’Occident.

Palais pontifical

le palais des papes-Larousse.fr

Les papes avignonnais lors du grand schisme d’Occident  (1378-1417)

Le conclave du Vatican qui eut lieu le 7 avril 1378 laissait présager l’élection d’un pape français (les cardinaux l’étaient presque tous). Aussi, les Romains employèrent-ils la force pour qu’il en soit autrement. Menacés de mort par la foule, les conclavistes n’eurent d’autres choix que d’élire un Italien en la personne de Barthélemy Prignano ,Urbain VI. Celui-ci adopta une attitude si insultante envers les Français qu’il poussa treize cardinaux excédés à déclarer son élection nulle, puisqu’obtenue par la force et à élire un nouveau pape. Ce fut Robert de Genève. Il retourne en Avignon le 20 juin 1379. La chrétienté comptait désormais deux papes.

Durant 39 ans, l’Église fut déchirée en deux factions, avec deux papes : l’un régnant à Rome et l’autre à Avignon. Malgré des tentatives de compromis et des menaces de déposition, sept papes se succèdent en Italie et deux à Avignon.

Clément VII (1378-1394), le retour au faste avignonnais

 Robert de Genève,  prend le nom de Clément VII et revient s’installer à Avignon où il renoue avec le faste et les arts et fonde le Couvent des Célestins.Pendant son règne il aura la préoccupation de lutter contre les routiers qui ruinent la Provence.

Pape avignon

Mais à la tête d’un des pays les plus riches de la chrétienté, ce jeune pape renoue à vivre entouré d’art et de culture et sa cour retrouve ses brillantes traditions.  Par le grand rayonnement culturel d’Avignon, il démontre sa légitimité  face à la situation dramatique du Vatican où dans une paranoïa délirante, Urbain VI  fait exécuter ses propres cardinaux.

Il meurt en septembre 1394.

Benoît XIII  (1394-1429) l’anti-pape résistant et fugitif

À la mort de Clément VII, les cardinaux avignonnais élisent  Pedro de Luna élu sous le nom de Benoit XIII le   ordonné prêtre et consacré évêque avant de prendre la tiare.  La France, la Castille, l’Aragon, le Portugal, l’Écosse, la Bretagne, la Savoie et Chypre se rangent dans son camp.

Pape Avignon

Cependant, le roi de France, Philippe dit le Hardi souhaite que le schisme prenne fin et demande à l’Université de Paris de faire une recommandation sur les moyens d’y parvenir.

L’Université présente trois solutions : la voie de compromis (laisser aux pontifes le soin de mettre fin eux-mêmes au schisme), la voie de cession (il faut les démettre simultanément et en élire un autre) ou la réunion d’un concile qui aurait pour but de trancher le problème.

Benoît XIII s’était engagé, comme les autres cardinaux, à se démettre s’il le fallait, pour faciliter la réunion de l’église. Déposé à deux reprises, il s’acharne cependant à conserver la tiare en s’enfermant dans le Palais des Papes, résistant à deux sièges. Après 5 années de résistance dans son palais, dans la nuit du 11 au 12 mars 1403,Benoît XIII réussit à s’enfuir  et finit par se réfugier, après des années d’errance, chez le roi d’Aragon, son dernier partisan.

Il est aujourd’hui considéré comme un antipape par l’Église catholique. Pedro de Luna mourra à Peniscola en 1424.

Alors que Benoît XIII était réfugié à Peñíscola et Grégoire XII régnait à Rome, le cardinal Baldassarre Cossa fut élu par le concile de Pise. Il prit le nom de Jean XXIII. Il y avait à nouveau trois papes et ce fut lui qu’Avignon choisit comme souverain pontife.

Le palais après les papes

Le gouverneur des états pontificaux

En 1411, Jean XXIII nomma le camérier François de Conzié, qui était déjà vicaire général d’Avignon, gouverneur des États pontificaux. Ce pape dépassé par les incessants conflits en Italie désirait s’installer de nouveau à Avignon. Fort de son espoir il engagea le camérier à engager des travaux pour les réparations nécessaires dans le palais. Pour ce faire, il lui demande de payer grâce aux diverses ressources financières dont les ventes des biens meubles et immeubles d’Avignon et du Comtat et par les usuriers des provinces ecclésiastiques d’Arles, d’Aix-en-Provence, d’Embrun  d’Avignon et du Comtat.

Le camérier s’exécute et ajoute aux travaux la reconstruction du pont, de la cathédrale et les remparts partiellement détruits lors de la guerre des Catalans.

Les légats pontificaux

Le cardinal Pierre de Foix fut le nouveau gouverneur d’Avignon et archevêque d’Arles nommé par Eugène IV. Administrateur avisé cela ne l’empêcha pas d’être dispendieux.  Il décéda le 13 décembre 1464 et après 1 an le palais est rendu au Vatican.

Louis XI insista auprès de ce dernier pour qu’il nomme à la légation d’Avignon un prélat de sa famille. Paul II refusa mais Sixte IV son successeur accepta.  Ainsi la charge revint à Charles de Bourbon, archevêque de Lyon qui ne reçut malgré tout pas le titre de légat.  Révoqué en février 1476, le pape nomma alors son neveu Julien de la Rovère, comme légat en Avignon.

Furieux Louis XI intervint militairement en avril 1476 contre le palais des papes ; l’affaire se régla de façon diplomatique officiellement mais le roi de France envoya malgré tout une armée de mercenaires piller Avignon et le comtat .

Mais en 1503, ce légat devint le pape Jules. Il entama une vraie restauration du palais avant que le cardinal François-Guilhem de Clermont-Lodève, nommé par Léon X et à sa demande, entreprenne une série de travaux : la restauration des chapelles de Benoît XII et de Clément VI en 1516, la construction de la salle de la Mirande. C’est sous son mandat que François 1er visita le palais des papes à six reprises.  Ce fut à l’issue de la troisième visite, en 1435 que le roi accorda aux Avignonnais le statut de sujets du roi.

En 1561, un capitaine pontifical ayant pour mission de défendre Avignon et le Comtat contre l’hérésie, il transforma le palais en prison. Le 22 février 1559, par bulle, Pie V ordonna à son vice-légat d’expulser les juifs d’Avignon dans un délai de trois mois.

Un co-légat en la personne du cardinal Georges d’Armagnac entreprit des travaux importants rapportés Louis de Pérussis dans ses « discours » :

« Il (le cardinal) se mit à bastir, percer, rompre, rédiffier, dressant galeries, passages, salles, chambres, antichambres, guarderobes, cabinetz, estuddes, lieux secrets, jardins, cotihles, offices, librairies, tinelz, guardemenger, despences, fourtz ; esclaircissant, donnant l’air, blanchissant, plastrant et enrichissant tous tels lieux, de façon qu’ils ressemblent ja une belle et nefve transformation, retornée d’obscurité et vieillesse en clarté et nouveauté. »

 

Dès la fin du XVIe s ce furent les vice-légats les vrais gouverneurs des États pontificaux enclavés en France dont le célèbre cardinal Jules Mazarin (Mazarini) qui devant assurer la charge du royaume de France s’appuya sur Fabrice de La Bourdaisière pour gérer la cité papale. En effet, après le décès du cardinal de Bourbon, la légation fut régulièrement confiée à des cardinaux italiens, neveux ou parents du pape, mais aucun ne résidait en Avignon. Aussi, la charge fut supprimée.

À partir de 1691, sous la direction d’une commission appelée la « Congrégation d’Avignon », assemblée de prélats siégeant à Rome, le vice-légat administrait les États du Saint-Siège. C’est également lui qui était investi  des pouvoirs spirituels dans les provinces ecclésiastiques de Vienne, d’Arles, d’Aix et d’Embrun. Il était ecclésiastique et toujours italien comme tous ceux qui avaient des fonctions importantes dans l’Archevêché.

Dans les années qui ont suivi, cette situation provoqua le mécontentement des Provençaux puisque la langue officielle qui jusqu’à présent était française glissa petit à petit vers l’Italien. L’enclave était une épine italienne dans le royaume.

Plusieurs soulèvements eurent lieu dont un qui provoqua le massacre de la glacière, en répression.

Le palais des papes au cœur de la tourmente révolutionnaire

Partout en France la Révolution gagnait du terrain et Avignon et le comtat n’y échappèrent pas. Dans la cité papale, les pro-Français majoritaires, le 14 mars 1790 avaient élu une nouvelle municipalité et fait adopter la constitution française et le 12 juin, Filippo Casoni, le vice-légat avait expulsé.

Les patriotes décidèrent de ne pas suivre la directive de la délégation nationale et votèrent à une forte majorité leur rattachement à la France lors d’une assemblée qui se tint dans l’église Saint-Laurent à Bédarrides, le 18 août 1791. À la suite de ce vote, la Constituante proclama que les États d’Avignon et du Comtat faisaient désormais « partie intégrante de l’Empire français».

Les papistes qui voulaient le maintien de l’état pontifical répliquèrent par l’assassinat du patriote Lescuyer, dans l’église des cordeliers. Le commandant du Fort, Mathieu Jouve Jourdan dit « Jourdan Coupe-Tête », et Jean Étienne Benoît Duprat, colonel de la garde nationale d’Avignon, firent arrêter les soixante personnes soupçonnées d’avoir participé de près ou de loin, à cet assassinat. Dans la nuit, ils furent incarcérés dans les anciennes prisons du palais des papes avant d’être massacrés puis jetés dans la « glacière » au bas de la « tour des Latrines» et recouverts de chaux vive.

Le palais des papes à l’époque contemporaine

Après la Révolution, une partie du palais devint une caserne d’abord pour le génie militaire puis pour un régiment d’infanterie. Ce qui fut la résidence du plus haut dignitaire de la Chrétienté fut rebaptisée « Caserne Duprat » devenu général d’Empire et mort à Wagram. Une prison départementale y fut également installée.

La guerre de 1870 empêcha les travaux qui avaient été décidés et heureusement car ils prévoyaient la destruction des voûtes de la Grande Audience. Le site resta aux mains des militaires.

La ville d’Avignon ne récupéra le palais qu’en 1902 et en septembre 1906, enfin les troupes militaires quittèrent le palais. En un siècle, le Génie militaire avait réussi à faire du palais une caserne conforme à toutes les casernes !  Les restaurations commencèrent pour réparer l’outrage fait au palais défiguré.

La Commission des Monuments Historiques avait nommé un nouvel architecte en chef, Henri Antoine Révoil, qui commença en 1882 à restaurer la chapelle Benoît XII. Il fallut attendre 20 ans pour qu’en 1902,  Révoil restitue le crénelage de la tour de la Campane.

Les campagnes de réhabilitation

Du 5 mai au 9 juin 1902, une exposition industrielle, agricole et artistique fut organisée dans la salle de la Grande Audience et dans la Grande chapelle de Clément VI. Une grande fête provençale placée sous la présidence de Frédéric Mistral clôtura l’exposition.

Travaux de restauration :

1903 : – Supression des bâtiments militaires

1906 à 1911 : – Élimination des badigeons gris de l’armée sur les murs intérieurs.

1907 : – Rénovation des salles de la Grande Audience et de la chapelle de Clément VII

1912 : – Création d’une commission consultative du palais des papes.

1913 : – Restauration des fresques des chapelles Saint-Jean et Saint-Martial, de la chambre du Cerf et de l’Audience ;

1924 :  – Consolidation de la tour de la Garde-Robe.

1925 : – Déblaiement du « Verger d’Urbain V ».

1926 :  – Remise en État du Grand Tinel et des cuisines dans le palais vieux.

1933 : – Reconstruction des tourelles de la façade.

1936 :  – Révision des fresques de la chambre du Pape.

1946 : – Aménagement de la salle du Consistoire

  • – Restauration de la tour d’Angle

1960 :  – Reprise de la restauration des peintures.

1961-1963 :      – Restauration de la chambre du parement.

1966-1968 :      – Restauration de la salle de Jésus.

1970-1976 :      – Restauration de l’aile du Conclave et aménagement du Centre des Congrès.

1979-1981 :      – Restauration de la chapelle Benoît-XII

2005 :  – Restauration des fresques de la chapelle Saint-Martial, ensemble exceptionnel de la « première école d’Avignon » et de son chef de file Matteo Giovanetti.

 

En 1995, le palais des papes a été classé en même temps que le centre historique d’Avignon, l’ensemble épiscopal et le pont d’Avignon (pont Saint-Bénézet), sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, selon les critères de sélection suivants :

  • Il représente un chef-d’œuvre du génie créateur humain.
  • Il témoigne d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages.
  • Il offre un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine.

Le Palais des papes d’Avignon aujourd’hui

 

Avec environ 650 000 visiteurs par an, le Palais des Papes  rivalise avec la cathédrale Notre-Dame de Paris et est l’un des dix monuments les plus visités en France.

Une « librairie boutique» et une « bouteillerie »,située dans une salle d’artillerie, à l’arrière du palais des papes) sont des espaces où l’entrée est libre. Une partie du palais des papes est réservé aux archives départementales du Vaucluse.

Le palais des Papes d’Avignon, par sa taille, soit environ 15 000 m2 de plancher, le palais des papes est le plus important ensemble gothique au monde. De par ses dimensions et ses qualités architecturales est un lieu de première importance pour accueillir des évènements culturels majeurs.

crédits photos: Velvet

La plus connue de ces manifestations culturelles est le Festival d’Avignon dont la Cour d’honneur du palais est le lieu emblématique.

 

 

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Daniel Villafruela, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

Bjs, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons x 3

Avignon, Palais des papes, le cloître, aout 2005, Patrick Clenet Clenpat

Jean-Marc Rosier from http://www.rosier.pro

MartinGrandjean, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons

Marianne Casamance, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons

NonOmnisMoriar salle de la grande audience

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