Description
Le château de Montségur en Ariège
Perché sur la montagne (puèg) à 1 207 mètres d’altitude, Montségur, le château de tous les mystères, qui fut le théâtre d’une des pires atrocités de l’histoire, offre également une des plus belles vues sur les paysages des Pyrénées.
Une cité-forteresse cathare
Une montagne à nue, hérissée de défenses avec des murailles serties dans la roche. Voilà à quoi ressemblait le lieu de Montségur avant sa terrible fin : le siège qui se termina le 16 mars 1244 anéantissant des villageois, marquant pour l’éternité du sceau des martyrs, ce haut lieu du catharisme.
RESTITUTION EN 3 D DU VILLAGE CATHARE AU MOYEN-ÂGE
En effet, Montségur abritait une communauté cathare conséquente entre 500 et 600 âmes. Le concile de Latran (1215) fait référence à la cite-forteresse comme un repaire d’hérétiques. Par le traité de Meaux, qui met fin au conflit contre les albigeois le rôle de Montségur comme abri pour l’Église cathare est réaffirmé, c’est la préparation du rattachement des terres occitanes du comté de Toulouse au domaine royal capétien. Montségur, dans le même temps, le château accueille les chevaliers faydits ayant résisté à l’armée royale ils ont été dépossédés de leurs terres comme Pierre-Roger de Mirepoix, le maître militaire de Montségur.
Pendant trente ans, la cité fortifiée de Montségur fut assiégé en vain.
En 1212, une première tentative fut menée par Guy de Montfort, le frère de Simon IV de Montfort qui dirigea un deuxième assaut en 1213.
Sur l’ordre de Louis IX, Raymond VII de Toulouse entama un siège qu’il leva sans attaquer, en 1241.
Le dernier, qui fut fatal à la communauté cathare fut mené par le sénéchal de Carcassonne, Hugues des Arcis et Pierre Amiel, l’archevêque de Narbonne. L’opération a été menée en réponse au massacre d’inquisiteurs en Avignon par des hommes venant de la garnison de Montségur. Blanche de Castille et Louis IX ne peuvent laisser passer ce forfait, le roi ordonne l’attaque de Montségur en mai 1243.
La forteresse tient bon jusqu’à l’hiver 1243, quand une poignée d’hommes arrivent à escalader la falaise réputée infranchissable de Montségur et surprend ainsi les hommes de la tour de guet. Outre le fait de passer par un chemin impossible, les hommes de l’armée royale choisissent la nuit de Noël pour attaquer, qui dans toutes les religions est une trêve respectée. Une fois la première garde passée, les hommes du roi progressent en silence sur la façade sud afin d’installer leurs armes lourdes. Ainsi un trébuchet, monté sur place, bombarde sans relâche la citadelle, avec un nombre impressionnant de boulets… La barbacane tombe ce qui permet à l’assaillant de pousser l’avantage. L’assaut est encore repoussé en février mais la troupe de Montségur est très affaiblie.
Les archéologues ayant fait des fouilles sur le site retrouveront 244 boulets de pierre ayant été lancés contre les remparts de Montségur.
La reddition de Montségur
Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix est contraint de négocier la reddition de la place forte dont voici les termes :
- La vie des soldats et des laïcs sera épargnée ;
- Les parfaits qui renieront leur foi seront sauvés ;
- Une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui voudront se préparer et recevoir les derniers sacrements.
Ils furent accordés.
Le 16 mars, les portes de la cité s’ouvrirent pour accomplir le funeste destin. Deux cent vingt cathares, hommes et femmes qui refusèrent de renier leur foi, périrent enfermés dans un enclos embrasé, après avoir distribué tout ce qu’ils possédaient à ceux qui les avaient défendus durant dix mois. Certains des soldats de la garnison, ne voulant pas les abandonner, se sacrifièrent avec eux. Le bûcher aurait été monté ( et cela reste une hypothèse) à 200 mètres du castrum dans un champ en bas de la montagne. D’autres versions existent et nul ne sait vraiment où a eu lieu le martyr cathare.
Aujourd’hui, on peut voir dans le « Camp dels Cremats » (le champ des brûlés) une stèle où on peut lire l’inscription : « Als catars, als martirs del pur amor crestian. 16 de març 1244 ».
Après la prise de la tour seigneuriale en 1244, celle-ci revint à Guy II de Lévis, seigneur officiel de Mirepoix nommé après le traité de Meaux. L’enceinte extérieure et ce qui restait du village cathare furent rasés. Une garnison fut postée qui resta jusqu’au traité des Pyrénées en 1659.
Au fil du temps, le château est peu à peu abandonné. Classé monument historique dès 1862, il n’a jamais cessé d’attiser la curiosité et le site fut dégradé du point de vue archéologique, les particuliers les plus mordus de légende n’hésitant pas à fouiller le puèg.
Montsegur, trois étapes de son histoire
Montségur I
Dès la période Néolithique et plus tard sous l’occupation romaine, le pueg semble avoir été occupé. Mais c’est surtout après le XIIIe siècle que les historiens reconstituent l’histoire de ce site avec certitude. Raymond de Péreille, vassal du comte de Foix, élève un premier castrum. Appellation pour signifier une place fortifiée avec des remparts auxquels sont adossées des habitations hébergeant des populations civiles.
Montségur II
L’histoire de ce nouveau castrum de Raymond de Péreille, dénommé Montségur II par les archéologues, est étroitement liée à l’histoire des cathares du Languedoc pourchassés par l’église catholique qui n’ont d’autre choix que d’élever une cité fortifiée en lieu et place de l’ancien castrum.
Cette forteresse érigée au sommet du puèg devint la cité cathare fortifiée : Montségur II.
Le dispositif défensif était différent de celui que l’on connaît actuellement. Outre la demeure fortifiée du seigneur des lieux, le village et l’enceinte extérieure, il y avait, à environ 800 mètres, une tour de guet (au Roc dit de « La Tor ») surplombant une falaise de 80 mètres. L’entrée du castrum qui donne sur cette tour de guet était défendue par une barbacane. À l’intérieur de l’enceinte, se dressait le village dont il ne reste que quelques terrasses au nord-ouest sur lesquelles, on a trouvé les fondations de plusieurs habitations, des escaliers pour communiquer entre les terrasses, une citerne et un silo.
Montségur III
Après la chute de Montségur le roi de France attribue la place à l’un de ses lieutenants, Guy de Lévis. Remaniée dans son architecture, la forteresse devient le château que l’on connait aujourd’hui. Il sera encore occupé par une garnison royale jusqu’au traité des Pyrénées au 17° siècle.
Les mythes autour de Montségur
C’est un certain Napoléon Peyrat, qui vers 1870, écrivit de manière inspirée sur le château de Montségur, ce qui enflamma l’imagination de beaucoup de personnes de l’époque. De plus, plusieurs thèses apportent crédit davantage encore de popularité à la légende de Montségur.
– Selon certains ce lieu aurait été le refuge des derniers templiers, après la suppression de l’ordre par le pape Clément V.
– Montségur est supposé avoir abrité le riche trésor de l’église cathare. Deux éléments alimentent cette thèse :
Le premier, est la fuite à cheval du parfait Mathieu et du diacre Bonnet aux environs de Noël 1243 emportant avec eux « de l’or et de l’argent et une grande quantité de monnaie ». On pense que ce trésor est parvenu à Crémone, une ville d’Italie abritant une communauté cathare importante.
Un deuxième trésor aurait été sauvé durant la trêve de mars 1244 puisqu’il est fait état de quatre personnes s’enfuyant de Montségur avec un chargement. Les historiens pensent qu’ils s’agissaient plutôt des nombreux textes hérétiques conservés par les Parfaits dans la forteresse.
Le Graal aurait été une des pièces du trésor de l’Église cathare : la coupe dans laquelle Joseph d’Arimathie aurait recueilli le sang du Christ sur le mont Golgotha ou bien l’émeraude tombée de la couronne de Lucifer lors de la chute des Anges. Une autre tradition orale dit que le Graal serait toujours enfermé à l’intérieur de la montagne.
– Quoi de mieux pour alimenter ces légendes qu’un phénomène mystérieux à observer ?
Ainsi, tous les ans à la date précise du solstice d’hiver, le premier rayon solaire traverse le château dans toute sa longueur ; Et le jour du solstice d’été, il passe par les quatre archères du donjon au nord-ouest, tout cela avec une très grande précision. un phénomène identique est observé au château de Quéribus.
Aujourd’hui, visiter Montségur
Quand vous êtes au pied du pueg et que votre regard porte vers le haut, vous êtes impressionnés par la hauteur à franchir avant de bénéficier de la vue imprenable ! Car la montée c’est 700 mètres avec un dénivelé de 170 mètres.Le sentier démarre en douceur dans un bois avant de se découvrir pour attaquer la montée grâce à des escaliers avec des marches en bois. Les choses sérieuses commencent.
Plus loin encore le sentier devient très pierreux, ce qui ne facilite pas la marche.Mais la vue est tellement magnifique que l’effort en vaut la peine.
Désormais la citadelle de pierre est en vue…Cela aide pour les derniers mètres. On foule les même marches de pierre que les habitants cathares grimpaient il y a 775 ans.
Nous franchissons l’enceinte du château juste à temps pour écouter Fabrice Chambon, l’attaché culturel du site de Montségur, nous raconter l’histoire de ce lieu mythique…Ce sera un voyage extraordinaire d’une cinquantaine de minutes.
Credits photos :
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Claudealleva
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francesca sara [CC BY 2.0 (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)]
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