Le château d’Assier près de Cahors

Le château d’Assier: un style renaissance au coeur du Quercy

Au bord des Causses, le château d’Assier est un très bel exemple de l’expansion de l’architecture Renaissance en dehors du Val de Loire.

Jacques Galliot de Genouillac, premier maître d’armes de François Ier, tacticien redoutable, à l’origine de l’artillerie mobile qui donna la victoire à Marignan, édifia le château entre 1518 et 1535. En effet, les succès militaires  lui donnèrent gloire et argent, ce qui lui permit la construction de ce bijou de style Renaissance, exceptionnel dans cette région.
Initialement, le château était conçu sur la base d’un quadrilatère doté à chaque angle de tours rondes coiffées de dômes à l’impérial qui malheureusement n’existent plus.
En effet, à partir de 1768, le Duc d’Uzes, propriétaire du château, vend à des démolisseurs et des marchands de matériaux l’ensemble du château excepté l’aile ouest. Prosper Merimée inscrira le château aux Monuments historiques et pourra ainsi commencer quelque restauration mais ce n’est qu’en 1934 que l’Etat rachète la propriété en ruines

Le château d’Assier: des décors empreints de finesse

Un portail à portiques imposant – avec des portes anciennes restituées en 1996 –  surplombé d’un fronton et d’une niche ouvragée, qui autrefois supportait une statue équestre du maître des lieux, ouvre l’aile ouest. Celle-ci est décorée de frises empreintes de scènes à la gloire militaire dont la légende d’Hercule et des allégories à la fortune. Une tour de garde, un moulin sont les restes visibles de la splendeur de l’ancien château.
A l’extérieur comme à l’intérieur du château, de nombreux éléments de décor font référence à l’école de la Renaissance.

Au rez-de-chaussée, on retrouve de nombreux éléments de décor issu de la démolition du château: des sculptures de façades avec l’épée de Grand Ecuyer comme emblème. Dans une petite salle annexe, d’autres vestiges sont exposés ainsi que des moulages de la frise de l’église car outre la construction du château, Jacques Ricard Gourdon de Genouillac fera bâtir l’église du village d’Assier, destinée à recevoir son monument funéraire.

L’escalier à vis, caractéristique de la Renaissance, vouté de croisées d’ogives de forme italienne est remarquable.Il nous amène sur le palier doté d’un pilier  magnifique mis en valeur par la lumière émanant de deux grandes baies. Là encore, un hommage est rendu à la légende d’Hercule et la fortune.

Au premier étage, on peut découvrir dans la grande salle une porte en bois marquetée, témoignage de la splendeur  et de la richesse de l’ameublement du château au temps de sa création. Cette salle où trône une cheminée monumentale, est consacrée à la vie du grand homme: ses campagnes militaires, ses portraits, la liste de ses charges…

Suit la salle des grisailles qui tient son appellation du style particulier des toiles qui y sont exposées.

Le château d’Assier, un homme

Jacques Ricard Gourdon de Genouillac nait en 1465, dans une famille issue de la petite noblesse du Quercy. Dès son plus jeune âge, il est formé au maniement des armes et remarqué pour son talent, il devient très vite  maître d’artillerie sous Louis XII, charge qu’il conservera sous François 1er.

Ses charges lui vaudront une  fortune  immense qu’il emploiera principalement à l’édification de son château à la place de l’ancien logis qui le vit naître. En 1535, le château est terminé et deviendra témoin de sa gloire et de sa réussite.

Homme de lettres – il sera l’ami de Guillaume Budé, un humaniste à l’origine de la création de bibliothèque nationale- il s’attache à disséminer dans le décorum de son château de multiples symboles de l’Antiquité.

Il rend également hommage à la fortune que le destin lui a donné par la métaphore de la roue – qui tourne inexorablement qui développe l’idée qu’il peut être heureux ou malheureux et que seule la vertu peut conduire à la fortune et à la gloire- Et effectivement, Jacques Ricard Gourdon de Genouillac peut s’enorgueillir d’avoir trouvé le succès dans ses entreprises: héroïque sur les champs de bataille, il a été récompensé pour sa bravoure et son ingéniosité par son roi et chargé des plus hautes responsabilités. Sa devise était « j’aime fortune » et pour lui, nul doute qu’il méritait cette reconnaissance glorieuse, acquise grâce à son intégrité et à sa foi, celle d’un bon chrétien touché par la grâce.

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Photos:valérie&Nelson