Description
Le village de Saint-Dye-sur-Loire près de Chambord
Ce petit village endormi sur le bord de Loire, parcouru de venelles étroites et fleuries, est pourtant chargé d’histoire, surpassé dans la gloire par son prestigieux voisin: le domaine de Chambord, situé à quelques kilomètres.
Saint-Dye, au pays du peuple des carnutes
Tout commence avec l’arrivée des ermites Déodat et Bodemire (ou Beaumaire) dans le pays où habitent les tribus carnutes. Bodemire s’isola sur l’île faisant face au petit embarcadère de Sain-Dye tandis Déodat construisait une cabane sur la rive, près du hameau de l’Ecuelle avant d’occuper , plus tard, une grotte (située aujourd’hui au chevet de l’église). Ce fut les premiers pas de la christianisation dans la région qui jusqu’alors était vouée au paganisme. À sa mort, en 530, le saint homme est enterré dans la grotte qui devint une crypte sur laquelle une première chapelle fut bâtie qui devint un lieu de pèlerinage grâce aux miracles qui se seraient produits. Les pèlerins affluent, le village se développe et un monastère est édifié. Des tombes mérovingiennes furent mise à jour dans l’actuelle rue Creuse, qui atteste de la présence d’un village avant le VIIIe s.
Entre 854 et 868, les invasions normandes ravagent la région, détruisant les lieux de culte: un seconde église est construite, une basilique dont on retrouvera les fondations grâce aux fouilles archéologiques entreprise en 1962. Le village devient alors paroisse.
Saint-Dye, la ville fortifiée
Au XIIIe s, la cité, déjà protégée par la Loire, se dote d’une enceinte fortifiée avec tours et muraille. Cette protection fut très utile lors de la guerre de 100 ans!
Cinq tours sont encore visibles aujourd’hui, qui donnent l’emplacement du périmètre fortifié: 1 chemin du flanc, 2 Rues du Mail et 2 quai de la Loire. Le trou de la canonnière de la tour de la rue du flanc atteste de la fonction défensive de la muraille. La plupart des remparts, en très mauvais état furent abattus en 1816. Par contre aucune porte n’a survécu, la dernière celle de Chambord fut démontée en 1840.
Louis XI offrit un reliquaire pour déposer les reliques des Saints mais qui sera ultérieurement volées.
Saint-Dye, annexe du domaine de Chambord
Prenant de l’importance grâce aux pèlerinages, la ville fortifiée de Saint-Dye se dote d’un petit port qui prendra de l’importance avec la construction du château de Chambord qui débuta en 1519 pour s’achever en 1685. Le chantier de Chambord fut l’un des plus importants de la Renaissance. Environ 220 000 tonnes de pierres sont nécessaires, acheminées par chariots du port de Saint-Dye.
En effet, la ville connaît une expansion exceptionnelle: douze hôtelleries sont alors installées dans le petit bourg et nombreux sont les personnages illustrent qui y séjournent: François 1er, D’Artagnan, Jean de La fontaine, Le roi de Pologne Leczinski, le maréchal de Saxe…
La prospérité est acquise jusqu’en 1773 puis la route vers Paris s’ouvre et le déclin du transport fluvial est amorcé…Malgré tout, le village garde de nombreuses traces de son passé prestigieux.
L’église de Saint-Dye
Quand on ne connaît pas l’histoire de Saint-Dye, on est frappé par la taille de l’église d’un aussi petit village. En effet, l’église originelle, avant le XVIe s, était de nature très modeste. L’affluence d’ouvriers venus pour la construction de Chambord, incita les décideurs à pourvoir la petite ville d’un lieu de culte pouvant accueillir la population ouvrière.
En effet, l’église est bâtie sur une longueur de 45 m et sur 15 m de largeur. Son imposante architecture est soutenue par des piliers butants et des contreforts qui furent rajoutés au XVIIe s.
La tour de l’église, datant de 1547, est inachevée est de style grec avec des colonnes jumelées, identiques à celle du clocher de la cathédrale de Blois. À l’origine, se trouvait au dessus du portail une tribune à balustrade, détruite en 1830.
L’intérieur de l’édifice se compose d’une nef avec deux bas-côtés, d’un transept et d’un choeur se terminant par une abside semi-circulaire à cinq pans dont le décor est de style neo-grec chargé de colonnes, d’ornements et de niches. Au milieu trône le maître-autel incrusté de marbre d’Italie, réalisé au XIXe s. Après de travaux de restauration, deux surprises furent mises à jour: L’arrière de l’autel cache deux anciennes sculptures
tandis que la réfection d’un des murs permit la découverte d’une inscription en lettres noires, datant de la Révolution: liberté, égalité , fraternité.
Dans le choeur se trouve ce qu’on nomme le tombeau de Saint-Dié, que l’on peut voir grâce à une dalle de verre placée au dessus du sarcophage, éclairé.Il est fait de grès rose et date du VI e s.
Au fil des rues de Saint-Dye
Notre parcours est ponctué des différentes demeures historiques du village.
1 Sur la place de l’église, la maison des vicaires du XVIe s qui fut vendue comme bien national à la révolution.
2 Au détour de la rue Porte oiseau, on trouve « le logis du Dauphin » (1ère maison à gauche) qui possède la fameuse grotte occupé par saint-Dyé, moine fondateur du village. Et au bas de cette rue, l’auberge du cygne, avec ses quatre fenêtres à meneau donnant pignon sur rue. Un four banal y était installé pour la cuisson du pain. on ne pouvait déroger à cette règle sous peine d’amende.
3 L’auberge de l’étoile date du XVe s qui jouxtait une des tours du mur d’enceinte de la ville.
4 L’auberge du cheval blanc qui était elle aussi construite près des remparts dont on peut encore voir les vestiges le long de la rue creuse. C’est par cette rue que remontaient des quais les convois de charretiers transportant les matériaux utilisés sur le chantier de Chambord. Selon la légende, Molières y aurait séjourné avec toute sa troupe, accompagné de Lully lors de la première représentation de la pièce « Le Bourgeois gentilhomme »devant le roi soleil en 1670.
5 La maison de la Prez date de la construction de Chambord, peut-être construite par un maître-ouvrier. La façade est de style Renaissance, agrémentée d’une tourelle d’angle qui abrite un escalier à vis en bois. Les religieuses de la congrégation des ursulines occupèrent les vastes dépendances au XIXe s et l’Abbé Patureau accueillit la première colonie de vacances, pour des enfants du quartier de Montmartre, dans cette maison dans les années 1910.
6 L’auberge de la Salamandre, située sur la rue nationale abrite une cour dans laquelle trône une belle tour renfermant un superbe escalier et jouxtant une galerie d’époque, préservée.
7 Dans la rue de l’église, la maison de l’évêque, baptisée ainsi à cause d’une tête mitrée qui existait à l’origine au-dessus d’une des fenêtres du logement du curé.
8 La maison Fonteneau, datant du XVIIIe s qui accueille dans ses murs la maison du Loir et Cher qui propose une espace scenographique entièrement dédié à la Loire. À visiter ses remarquables boiseries, plafonds à la françaises, cheminées et escalier à balustrade. Cet ancien relais de poste fut en activité jusqu’en 1760, détrôné par le chemin de fer. La maison voisine, la mairie était une ancienne vinaigrerie.
9 Le manoir de Bel Air datant du XVIIe s fut sans doute construit par un riche négociant en vins. En 1748, le baron de Coplay, propriétaire des lieux mit la bâtisse fut mise à la disposition du Marechal de Saxe, alors gouverneur de Chambord pour y installer un hôpital militaire pour les Ulhans, régiment de cavaliers en garde à Chambord. Aujourd’hui, c’est un hôtel.
Notre visite s’achève. Si vous souhaitez flâner paisiblement, allez à Saint-Dye-sur-loire, vous serez sûr de respirer l’air d’antan, où chaque rue vous conduit vers les magnifiques bords de Loire.
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