Description
Le château de Peyrepertuse dans l’Aude
Dans les Corbières, sur la commune de Duilac-sous-Peyrepertuse, on y accède par une jolie route en lacet dominant la garrigue parsemée de vignes. Le château est construit sur un éperon rocheux en forme de navire qui se serait échoué sur une mer de rocaille, ses entrailles promises aux quatre vents. On devine sa silhouette imposante depuis la vallée sans se douter de l’importance du site et ce n’est qu’une fois au pied de la falaise haute de 40 mètres, que l’éperon rocheux et le château écrasent de leur masse imposante notre regard.

Chateau Peyrepertuse- Balades et Patrimoine
L’histoire du Château de Peyrepertuse
Perapertusès, un refuge naturel très ancien
La position stratégique de la crête qui domine tous les cols et les vallées jusqu’à la mer, a encouragé l’occupation du lieu dès l’époque romaine. Des fouilles récentes ont permis de retrouver des éclats d’amphore et des pièces de monnaie qui témoignent de l’occupation et de l’activité régulière sur le site.
C’est en 842 que le site est mentionné , sous le nom de Perapertusès quand Charles le Chauve cède ses biens (dont lamontagne de Perapertusès) à un certain Milon. Il n’apparaît pas qu’une quelconque construction ait été faite à cette époque, le pic rocheux devant être un refuge naturel. Jusqu’en 874, il appartient au comté de Razès puis est rattaché jusqu’en 988 au comté de Cerdagne.
Un château aux marches de l’Espagne
Il devient en 1010 possession du comté catalan Besalù dont le seigneur aménage le rocher avec une première construction en 1020. Mais il faut attendre le XIIe s pour voir l’édification d’un véritable château féodal comprenant un ouvrage défensif, une église et l’installation d’une communauté. Il n’en reste rien sinon un pan de mur.
En 1111, à la suite de la disparition du dernier représentant de la dynastie comtale de Besalú, le comté est intégré dans les domaines du comté de Barcelone, s’intégrant au territoire de la principauté de catalogne avant de passer aux mains du vicomté de Narbonne. Quand Alphonse II, roi d’Aragon rompt son allégeance au roi de France, le pays devient une zone frontière avec le royaume d’Aragon.Puis il devient le fief de Guillaume de Peyrepertuse.
Peyrepertuse soumis à la croisade albigeoise
Depuis quelques années se sont installés sur les terres languedociennes des communautés cathares dénoncées dès 1119 par le pape Callixte II.
Quand éclate la croisade contre les albigeois, en 1209, une armée conduite par l’abbé de Citeaux , Arnaud Amaury, légat du pape, ravage le pays albigeois, conduisant aux buchers quiconque lui résiste aux cris de « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Le Languedoc brûle. Guillaume refuse de se soumettre et est excommunié. Mais après l’échec de la résistance lors du siège de Carcassonne, il finit par se rallier à Simon de Montfort qui dirige la croisade albigeoise. Suite aux mauvais agissements de Montfort, Guillaume se réfugie au château de Puilaurens et reprend le combat contre les croisés français. Le château devient alors le refuge de nombre partisans de Tenclavel.
Peyrepertuse, forteresse royale
En 1239, le comte de Cerdagne, Nunyo Sanche, vend Peyrepertuse au roi de France pour 20 000 sols melgoriens. En 1240, après un dernier sursaut des insurgés, l’armée, soutenant les cathares, se rend. Louis IX s’empare du château et en fait un bastion redoutable notamment par l’adjonction d’un nouveau donjon (donjon San Jordi) construit plus haut sur la crête. Peyrepertus comme ses voisins Puilaurens, Queribus, Aguilar et Termes devinrent forteresses royales, baptisées « les cinq fils de Carcassonne », sentinelles de la ligne de défense des Pyrénées.
Ce jusqu’au traité de Corbeil signé en 1258, par lequel le roi de France Louis IX renonce à ses prétentions sur les comtés de la Marche d’Espagne (13 ) et le roi d’Aragon, Jacques 1er qui renonce de son côté à au Fenouillèdes et au Peyrepertusès et cède les châteaux de de Puilaurens, Fenouillet, Castel fizel, Peyrepertuse et Quéribus. En outre, il perd la suzeraineté sur les terres du Languedoc excepté Montpellier, le vicomté de Carlat (Auvergne) et la baronnie d’Aumelas.
La fin militaire de Peyrepertuse
Plus tard, en 1659, le traité des Pyrénées signé par Mazarin pour Louis XIV et Louis de Haro pour Philippe IV roi d’Espagne, recule la frontière à la ligne de crête des Pyrénées. Cela entraîne de fait l’inutilité du maintien des hommes dans les forteresses royales. Une faible garnison sera maintenue jusqu’à la révolution.
Il fut vendu comme bien national en 1820 puis une campagne de restauration débuta à partir de 1950.
Peyrepertuse qui signifie « pierre percée » est l’ensemble architectural le plus abouti de l’époque médiévale. Ainsi, avec l’expansion du tourisme et l’engouement pour le patrimoine, 100.000 visiteurs par an sont aujourd’hui accueillis à Peyrepertuse.
La visite du château de Peyrepertuse
La visite peut s’effectuer avec un audio guide ce qui agrémente votre aventure des petites histoires de ceux qui ont fait l’histoire de la région.L’entrée du site s’effectue par un chemin grimpant le long de l’enceinte du château par l’est, remparts qui courent sur 2,5 kms autour des deux châteaux.
L’aménagement du site pour la mise en sécurité de la forteresse
Depuis 1991, l’aménagement du site du château de Peyrepertus a été prise en charge principalement par la commune de Duilhac-sous-peyrepertuse. Pour la tranche de travaux qui a débuté en 2011, d’autres organismes et collectivités se sont associés au projet de restauration (Europe-Etat-Région-Département) et bien sûr les recettes des visites du château contribuent à le maintenir en état.
Ci-dessous la liste succincte des travaux engagés. (pour chaque lettre sur le plan est associé un travail de restauration sur le plan):
- A – Constitution de nouveaux emmarchements
- B – Consolidation du mur de soutènement
- C – Protection de la tour
- D – Constitution de nouveaux emmarchements pour accéder au chemin de ronde
- E – Aménagement de 12 marches en pierre récupérées sur le site
- F – Mise en place d’une main courante
- G – Protection par deux garde-corps
- H – Consolidation et purge de la végétation
- I – Création et réfection des marches
- J – Protection du mur par maçonnerie en pierres récupérées sur le site
- K – Mise en place de 30 m de lisses
- L – Sécurisation des 112 marches à consolider
- M – Terrassements- Déblais-Remblais- Nivellement et Compactage
Le château bas dit « le donjon vieux »
Le château « bas » est la bâtisse féodale antérieure aux aménagements opérés par Saint Louis.
Il s’agit du premier château, qui occupe la plus basse de l’arête rocheuse au sud. Il comporte principalement un donjon de forme circulaire et la chapelle fortifiée Sainte-Marie. Ces deux bâtis sont reliés par une muraille fortifiée et percée d’archères, dotée d’une porte en arc brisé.
Malgré son aspect en ruine, la plupart des murs sont encore debout. La porte d’entrée présente une barbacane pour arrêter les assaillants puis on entre dans l’enceinte basse bordée par les remparts encore très bien conservés.
Longs de 120 m, une courtine les parcoure, dominée par des créneaux reposant sur des corbeaux. La muraille est jalonnée par deux tours semi-circulaires. Sur cette esplanade, on trouve un logement avec évier, poterne et latrines.
On entre dans la cour intérieure du logis du gouverneur, agrémentée du vieux donjon et en face l’église Sainte Marie de Peyrepertuse de style roman. Elevée en 1115n, elle est admirablement bien conservée. Malgré qu’elle soit en partie effondrée, on peut encore admirer la beauté de son abside en cul-de-four et sa voûte en berceau brisée.
En sortant, par la traversée de l’enceinte médiane de l’ensemble de l’édifice, vous pouvez entamer l’ascension vers le deuxième château. A votre gauche, une tour de guet.
Le roc San Jordi, le château supérieur
Après une grimpette sur un chemin parsemé d’arbustes, vous arrivez en bas de l’escalier vertigineux de Saint Louis. Remarquable de grandeur, il est fait de gros blocs de pierre dont la montée vous donne une vue plongeante sur la paroi abrupte.
En haut de l’escalier vous pénétrez dans l’enceinte du deuxième château bâti sur le roc San Jordi.
La structure est composée d’une salle de garde, et de trois logements en enfilade avec encore l’emplacement de banc en pierre où vous pourrez vous asseoir pour admirer la vue.
En ressortant , on voit l’ancienne carrière de pierre qui a permis la construction du château sur place. Enfin, les bâtiments qui épousent la forme de l’éperon rocheux avec dans sa partie le plus haute, la chapelle San Jordi offrant une vue époustouflante sur les vallées environnantes, les Pyrénées et la frontière espagnole. On peut voir le château de Queribus, la tour dei Far de Tautavel et Força Real.
La visite de Peyrepertuse est une admirable randonnée à faire en famille, enflammant l’imagination de vos enfants. L’été, le site propose des animations comme le vol des rapaces, le festival médiéval ou les légendes du Moyen âge et de ses chevaliers.
En redescendant dans la vallée
Pour votre descente dans la vallée, vous pouvez vous arrêter dans le village niché au pied de la forteresse. Il conserve son centre médiéval, le « fort », vestige des anciennes murailles quand le village était encore fortifié. En bas du village, la fontaine de Dhuilac vous offrira son eau fraîche et pure où il a été gravé récemment les vers de Ronsard :
« Quiconque en boira qu’amoureux il devienne. »
Ne ratez pas l’église Saint Michel qui a été restaurée qui bénéficie pour cela des « rubans du patrimoine » récompensant les collectivités pour la réfection de leur patrimoine. Enfin, les gorges du Verdouble, distante d’un kilomètre à l’est du village, finissent votre journée par une promenade rafraîchissante.
Crédits photos Bannière :
Ambroise1415, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons
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- By valerieJean Biographe
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