Le château de Clisson, un trésor en vallée de la Sèvre Nantaise

Une place forte stratégique des Seigneurs de Clisson

Au sommet d’un piton rocheux, il domine la Sèvre nantaise et permet de fermer les « marches de Bretagne », puissante ligne de défense du Duché de Bretagne faisant face aux bastions du royaume de France, Tiffauges et  Montaigu. Fondé par la puissante lignée des Seigneurs de Clisson qui en seront les maîtres du XIe au XVe siècle, il n’est alors qu’une place forte entourée de clôture de bois. Puis une construction massive romane le remplace, dotée d’un donjon et d’une muraille. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que sont adjointes des tours défensives et une barbacane pour défendre l’entrée du Château, enfin un siècle plus tard, un châtelet servant d’entrée dans la cour.

La domination des Ducs de Bretagne

L’histoire mouvementée de la famille des Seigneurs de Clisson, engagés dans les luttes de pouvoir entre Anglais, Bretons et Français, ils perdent leur bien qui passe aux mains de François II de Bretagne. Celui-ci, à partir de 1464, réalise de gros travaux pour  faire du château fort une demeure plus confortable et surtout le transforme  en puissante forteresse, renforçant la partie ouest la plus vulnérable aux attaques et en édifiant une autre enceinte de plus de cent mètres agrémentées de tours avec des casemates afin d’y loger une puissante artillerie ainsi que deux autres grosses tours. Désormais une triple ceinture protège le château.

Clisson au coeur des guerres de religion et de la Révolution

Entre le XVIe et le XVIIe siècle, les guerres religion font rage entre la Bretagne catholique et le Poitou protestant et Clisson se retrouve au centre des conflits. Le château devient un enjeu majeur et doit lutter contre les calvinistes en la personne de Henri de Navarre, futur roi Henri IV. Malgré tout, ce dernier renonce à attaquer Clisson, craignant de vivre un trop long siège contre la forteresse.

Le seigneur de Clisson, Charles d’Avaugour, descendant de François II de Bretagne reste fidèle à la monarchie française quand Henri IV monte sur le trône. A sa mort, il est sans descendance et le château passe à Charles de Rohan qui abandonne le château et vend l’ensemble de son mobilier. Quelques familles restent vivre dans le château jusqu’en 1793.

Les guerres vendéennes font reprendre du service à la forteresse par le biais de la garnison républicaine de Mayence qui y établit son armée. Après leurs défaites à Tiffauges, en représailles ils incendient la ville et son château et perpétuent des massacres en jetant des réfugiés dans le puits de la cour du château.

L’heure est à la reconstruction et les clissonnais se servent des pierres du château pour reconstruire leurs maisons détruites. Le château reste en ruine jusqu’au XIXe siècle.

Le château romantique

La mode est au romantisme et les ruines de Clisson séduisent F.F.Lemot qui les achète dans l’idée d’en faire une fabrique (construction à vocation ornementale dans les jardins), dans le prolongement visuel du Parc de la Garenne Lemot, domaine qu’il possèdera quelques années plus tard qui se trouve sur l’autre berge de la Sèvre.

Son dessein est de créer une oeuvre architecturale à l’italienne en préservant les ruines, les remaniant non d’une restauration archéologique mais d’une réfection à l’image des ruines antiques italiennes. il refait des toitures, crée un décor romantique en plantant des arbres dans l’enceinte du château.

Le château monument historique

Classé en 1924, le château devient l’acquisition du conseil général de Loire-Atlantique en 1962. Depuis il fait l’objet de chantiers de restauration notamment mené par les compagnons du devoir.

Après votre visite au château, parcourez la ville grâce à ce plan qui vous donne les principaux lieux à découvrir.

Ne ratez pas les vieilles halles dont la charpente est remarquable.

Une nouvelle visite s’est imposée peu à peu : celle du site du Hellfest, festival qui accueille la musique metal et qui offre un décor original.