Description
La collégiale Saint-Martin d’Angers
La collégiale Saint Martin est un témoin exceptionnel du bâti depuis l’occupation romaine du site jusqu’à aujourd’hui, propriété du département du Maine-et-Loire. C’est quinze siècles d’architecture qui se juxtaposent dans ce magnifique édifice carolingien où se déploie le style gothique angevin.
Après une restauration remarquable la collégiale a retrouvé sa superbe. Prosper Mérimée ne s’était pas trompé sur la valeur de cette église mais malgré sa demande expresse de restaurer le bâtiment, il n’avait pas été écouté en son temps. Aujourd’hui c’est chose faite et depuis 2006, le public peut visiter ce bijou que nous a légué l’histoire.
La collégiale Saint-Martin d’Angers: un site datant de l’Antiquité
Dès l’Antiquité, le site est choisi pour établir la ville de Juliomagus. À l’endroit du transept de la collégiale, une importante voie romaine séparait déjà deux bâtis. Les fouilles archéologiques ont mis à jour les vestiges d’habitats de terre et de bois à l’est et à l’ouest d’importantes constructions et des murs antiques qui démontrent une occupation territoriale conséquente. Mais à la suite de troubles, entre le IIIe et IVe siècle, l’habitat s’est déplacé à l’intérieure d’une enceinte.
La crypte archéologique montre que des églises se sont succédé sur l’emplacement de la collégiale.
La collégiale Saint Martin d’Angers: un témoignage carolingien exceptionnel
Remarquablement bien conservée, cette église est un monument carolingien d’une facture exceptionnelle.
Dès le Ve siècle, un premier édifice est fondé sur le site.
Il fut agrandi au VIe et VIIe siècles à l’époque mérovingienne. Le projet devient alors plus ambitieux que les précédents par la création d’un vaste transept dont chaque bras se prolonge par une abside ce qui apporte à l’ensemble une grande ampleur.
Au Xe siècle, sous l’ordre carolingien, ce plan cruciforme est gardé bien que l’église soit de nouveau transformée, présentant une alternance de pierre de tuffeau et de briques pour l’édification de quatre grands arcs. Aujourd’hui, seules les fondations de ces premiers édifices sont visibles dans la crypte archéologique du site.Il subsiste également de cette période des sarcophages de calcaire et des coffrages en ardoise mis à jour pendant les fouilles archéologiques.
La collégiale Saint- Martin d’Angers: passage au style gothique
Au début du XIe siècle, le comte Foulques Nerra et sa femme Hildegarde, constatant la dégradation de l’église, décident de la reconstruire et de doter ce lieu de prière de treize chanoines « pour servir Dieu en cet endroit » . De cette reconstruction partielle du bâtiment subsistent la coupole élevée au dessus de la croisée du transept, les colonnes qui la soutiennent agrémentés de leurs chapiteaux ornés de dessins entrelacés et de végétaux, les grands arcs. Au XIIe siècle l’ensemble du bâtiment est rallongé pour adopter le style gothique et seront rajoutées sur la coupole les peintures simulant une voûte gothique.
Enfin, au début du XIIIe siècle la chapelle des Anges parachève la reconstruction gothique. De cette époque, elle conserve une série de consoles sculptées, les vestiges d’un riche décor et des traces de la peinture de la vierge et l’enfant, seul vestige de ce riche décor.
À partir de 1434 jusqu’à sa mort, le roi René, Duc d’Anjou se préoccupera de la collégiale ainsi en 1471, il chargea les constructeurs de l’époque de surélever les murs du transept. La signature de ses largesses sont visibles par les décors de ses armes et emblèmes sur les lambris des charpentes.
Silhouette définitive de la collégiale gothique
La collégiale Saint-Martin: abandonnée puis sauvée
À la Révolution,le chapitre des chanoines est supprimé. La collégiale est abandonnée et les bâtiments sont vendus à des particuliers. Ils sont alors utilisés comme magasin d’entrepôts puis est occupée par l’administration des tabacs. Au début du XIXe siècle une partie du bâti disparaît soit qu’il s’effondre par manque d’entretien, ou bien il est détruit pour réaliser de nouveaux immeubles.
Prosper Mérimée en mission sur Angers en 1835, réalise l’importance architecturale de la collégiale et alerte l’évêque et la Municipalité pour qu’ils sauvent l’édifice. Peine perdue, le bâti continue de se dégrader. En 1902, le chanoine Pinier rachète la partie orientale de l’église qui devient la chapelle de l’institution scolaire dont il est en charge. Mais faute de ressource, il finit par la revendre au département du Maine et Loire pour le franc symbolique.
En 1986, est racheté l’ensemble de ce qui reste de Saint-Martin et le département commence l’étude d’un projet pour la remise en valeur de la Collégiale. Les travaux s’achèveront en 2006 après la destruction des immeubles pour retrouver les volumes originaux de l’église médiévale.
Venez découvrir la crypte archéologique avec les vestiges des premières églises, la chapelle des Anges et la statuaire avec une collection exceptionnelle de statues toutes venues de l’Anjou, couvrant la période artistique religieuse du XIVe siècle jusqu’au XXe.
La statue de Saint Sébastien en terre cuite est reconnaissable à son casque romain, il est souvent représenté attaché à un arbre et criblé de flèche.
Trois statues du XVIIe siècle, Saint Paul, la Vierge à l’enfant de Noze et Sainte Julie , toutes en terre cuite polychrome réalisée par le sculpteur d’Anjou, Pierre Bardieau
Le haut relief d’une Vierge de Pitié dans une niche sous une arcade en accolade, figure souvent traitée au XVe et XVIe s.
Enfin pour les passionnés désirant tout savoir sur la collégiale, la sacristie offre une muséographie permanente sur l’histoire du site.
Ainsi s’achève notre visite de la collégiale Saint Martin d’Angers, en route pour aller voir la cathédrale Saint Maurice…
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- CategoryEdifices Religieux
- LocationAngers et alentours, Val de loire
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- By valerieJean Biographe
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