Bretagne, Loire Atlantique et Vendée
Bretagne et pays de Loire, une frontière perméable
Nous avons sciemment réunis ces deux entités car leurs limites sont difficilement définissables…
Il apparaît donc un curieux mélange des genres entre la Bretagne historique et la Bretagne administrative d’aujourd’hui. En effet, Nantes se revendique Bretonne, Clisson fait partie des marches de la Bretagne…Et où classer la Vendée ou le pays de Retz ?
N’en déplaise aux puristes, nous assumons le regroupement des départements de Loire atlantique et de Vendée avec les départements de la région Bretagne.
Nous commençons donc par la Bretagne historique.
La Bretagne désigne une entité géographique et administrative complexe qui rassemble plusieurs pays de traditions et d’évènements historiques différents.
A l’origine, la Bretagne est donc composé de 9 pays et le restera jusqu’à la Révolution :
– Le pays rennais
– Le pays de Dol
– Le pays de Saint-Malo
– Le pays de Saint-Brieuc
– Le Léon
– La Cornouaille
– Le Vannetais
– Le pays nantais
L’ensemble de ces pays historiques sont subdivisés de pays dits traditionnels dont les limites fluctuent au cours de l’histoire dont la base est le découpage romain des premières cités, répertoriées plus tard en entité administrative ou en aire identitaire et culturelle.
Ces différents pays sont approximativement découpés selon les anciens évêchés et réorganisés lors de la création des 5 départements bretons en 1790: Côtes du Nord, Ille et vilaine, Finistère, Morbihan et Loire inférieure qui divise le pays Nantais.
Avec la loi Voynet de 1999, chaque grande ville s’appuie sur un pays: 26 dont 21 dans la région Bretagne.
La terre armoricaine a toujours été occupée, notamment par les hommes de Néanderthal dont on a retrouvé un des plus anciens foyers à Menez Dregan,
Au cours des siècles des peuples se sédentarisent et l’Armorique compte alors cinq peuples principaux: les coriosolites (côtes d’Armor), les osismes (Finistère), les Vénètes (Morbihan), les namnètes (Loire atlantique) et les redones (Ille et Vilaine) qui entretiennent des relations avec les bretons insulaires notamment pour le commerce de l’étain.
A partir du IIIe s, les romains font appel à de nombreux bretons insulaires (les habitants de la Grande-Bretagne appelée alors Britania) pour occuper et défendre l’Armorique gauloise, faiblement romanisée, contre les raids des peuples saxons (Nord de l’Allemagne), Frisons (Pays Bas) et irlandais. Plus tard leur immigration se poursuit à cause des raids récurrents des celtes gaëls (venus d’Irlande et d’Ecosse) sur l’île Britania.
C’est donc pendant plus de deux siècles que l’Armorique gauloise accueille les exilés des îles britanniques, emportant avec eux leur langue et leurs coutumes.
La langue gauloise armoricaine et le breton, étaient des langues proches et l’arrivée massive des bretons apporta un renouveau des traditions celtiques et renforça l’usage de leur langue commune. L’Armorique devient donc un territoire doté d’ une identité culturelle différente de celle des francs, les nouveaux maîtres de la Gaule.
La Bretagne: création d’une entité culturelle
Les bretons créent trois royaumes pendant le haut-moyen-âge: Bro Waroch (Pays vannais correspondant à l’actuel Morbihan) Bro Gernev (Cornouaille partie Finistère sud) et Domnonée (du pays de Trégor au pays de Dol, littoral qui couvre le littoral breton du Nord). Ces territoires oscillèrent entre soumission temporaire et rébellion face aux rois francs.
Au IXè s, devenus comtés ces trois territoires sont réunifiés sous l’autorité des ducs et rois de Bretagne. En effet, l’Empire Romain dont l’Armorique était un territoire, lègue son organisation administrative et politique aux pays conquis. Ainsi, sous Rome la fonction de Dux est donnée aux chefs militaires puis par extension aux militaires ou milices qui défendent une frontière. Quand l’Empire s’écroule, l’organisation politique demeure.
Parallèlement, dès le Vè s, neuf diocèses sont constitués sous l’égide des 7 clercs ( « Saints ») considérés comme les fondateurs de la Bretagne., Les pays rennais et nantais n’en faisaient initialement pas partie, étant des terres romanisées contrairement aux autres pays devenus bretons.
Saint Malo fondé par Saint Malo – Dol de Bretagne fondé par Saint Samson – Saint Brieuc fondé par Saint- Brieuc – Tréguier fondé par Saint Tugdual – Saint Pol de Léon fondé par Saint Pol Aurélien – Quimper fondé par Saint Corentin – Vannes fondé par Saint Paterne tous probablement issus de familles aristocratiques Britto-romaine.
Avec le temps, les territoires attachés à Rennes et à Nantes seront intégrés au duché de Bretagne.
Si Rennes est la capitale politique et économique de la Bretagne aujourd’hui, Nantes s’est vu écartée de la région bretonne pour être intégrée au « pays de la Loire » et ses habitants qui avaient pourtant voté le rattachement à la Bretagne n’ont pas vu leurs espoirs assouvis. qu’à e cela ne tienne le drapeau BZH résiste à Nantes et dans sa campagne, notamment au pays de Retz.
Le renouveau et le dynamisme de la culture bretonne
Après des siècles, la Bretagne est aujourd’hui unifiée sous des symboles propre à sa culture même si les différenciations par pays persistent.
Dès l’après-guerre un Emsav – mouvement breton informel rassemblant diverses organisations voulant préserver la culture bretonne allant même jusqu’à revendiquer l’indépendance de la Bretagne – met en place diverses structures culturelles telles que la confédération Kendalc’h, cercles celtiques qui promeut des activités visant à maintenir la culture bretonne (danse, cours de langue, musique etc…). Parallèlement, en 1951, l’enseignement optionnel des langues bretonnes est lancé et en dix ans, la région comptera environ un million de personnes le parlant.
Dans le même temps s’organisent les premiers fest-noz qui connaîtront un succès très populaire à partir des années 1970 (299 en 1990, 1446 en 2000) ainsi que les chants traditionnels remis au goût du jour par Alan Stivell, Gilles Servat et Tri Yann entre autres.
Aujourd’hui, la Bretagne attire plus que jamais les visiteurs du monde entier et la culture bretonne rayonne au-delà de ses frontières. Les festivals du pays Breton engrangent un succès important (interceltique de Lorient ou celui de Cornouaille). Le Festival des vieilles charrues est quant à lui un des plus grands festival de France.
Le pays nantais
Coincé entre la Bretagne et la Vendée sur sa façade atlantique, séparé par l’embouchure de la Loire au nord et au sud, le pays nantais se définit surtout par sa capitale et son vignoble, même si on y retrouve les marais et les zones humides comme à Saint Philibert, à Guérande, à Ancenis et le territoire très particulier des étangs de Brière. L’ancien pays de la Mée, avec sa ville phare Chateaubriant est à la croisée des anciens comtés de Rennes, d’Angers et de Nantes.
Vendée, la forte identité d’une terre solitaire
Si les pays de Retz et nantais s’apparente par leur culture et leur paysage à la culture bretonne, qu’en est-t-il de la Vendée ?
Quand on passe le pont de Saint Nazaire, on quitte les maisons aux toits d’ardoise au Nord pour découvrir les maisons basses et blanches du marais breton. Car oui on parle encore de marais breton sur les terres vendéennes…Il couvre tout le littoral de Bouin à Saint-Hilaire de Riez, et tout l’arrière-pays de Challans. C’est le territoire des maraîchins, ces paysans grandis par les épreuves, résistants au climat humide de leurs terres mouillées, où rien ne pousse…ou si peu, reconnus dans leur combat contre l’envahisseur républicain anti clérical car comme en Bretagne, la Vendée est une territoire très religieux. Le bocage s’est soulevé contre les hordes bleues républicaines et l’ épisode sanglant des colonnes infernales est encore ancré dans les mémoires vendéennes.
La Vendée, département sur la façade Atlantique des côtes françaises offre des paysages dunaires et sylvestres qui s’égrènent tout au long du littoral et de ses îles: Noirmoutier et Yeu. L’île d’Yeu , perle de l’atlantique qui avec sa côte sauvage ressemble à la Bretagne. Grâce à ses 250 kilomètres de plages et son ensoleillement, le département 85 est devenu une destination phare pour les vacances familiale au bord de la mer.
Aujourd’hui, la Vendée revendique sa différence et accroît sans cesse sa suprématie touristique en mettant en valeur sa simplicité, ses plages naturelles et ses paysages sobres. En effet, peu d’urbanisation abîme le littoral vendéen et c’est ce qui fait sa force. La Vendée est le premier département touristique pour le nombre de campings. La côte de lumière est une destination très prisée des touristes pour ses nombreux atouts :
- Les aménagements pour les familles,
- des plages de sable fin, peu inclinées et assez vastes pour avoir une véritable place, même en pleine saison,
- les paysages préservés comme le marais, les forêts et les dunes,
- des sites historiques insolites,
- des kilomètres de pistes cyclables
- un ensoleillement record.
- une offre d’hébergements variés et accessibles
- des animations estivales variées et gratuite comme le festival « la déferlante ».