Grotte de Lascaux

Description

La grotte de Lascaux près de Périgueux

lascaux.culture.fr

Elle est d’un intérêt majeur par le nombre et la qualité picturale de ses oeuvres. Elle représente l’une des plus importantes grottes ornées du paléolithique du monde. Située dans la vallée de la Vézère, dans une colline calcaire, elle a été préservée de l’humidité grâce à une couche de marne imperméable la protégeant de toute infiltration d’eau. C’est pour cela qu’on ne trouve pas dans la grotte de concrétions.
Avant sa découverte, la colline constituée de taillis, de vignes et de chataîgniers faisait partie d’un domaine seigneurial qui changea de propriétaires depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours pour être la possession de la famille La Rochefoucauld-Monbel au moment de sa découverte.

La découverte
Selon la version la plus vraisemblable, la grotte fut trouvée en septembre 1940, au hasard par des jeunes gens qui cherchant à récupérer leur chien qui était tombée dans un trou d’une vingtaine de centimètres auraient observé qu’il s’agissait d’une cavité bien plus grande. N’ayant pas les outils adéquats au moment de leur découverte, ils décident de revenir le lendemain pour explorer le trou. Désobstruant suffisamment l’entrée et armé d’une lampe de poche, ils tombent stupéfaits sur les peintures. Ils alertent leurs parents qui décident de prévenir l’instituteur du village, Léon Laval qui lui même fera appel aux lumières du préhistorien Henri Breuil. qui authentifie les peintures. Il appellera la grotte « La Chapelle Sixtine du Périgourdien » convaincu de la valeur inestimable des peintures rupestres. L’aventure de la grotte de Lascaux était lancée et le site sera alors classé monuments historiques ainsi que les parcelles de terrain environnant la grotte.
Dès la fin de l’année 1940, Henri Breuil établit les premiers relevés des fresques avant de partir pour de longues années à l’étranger. Il ne revient que neuf ans plus tard pour mieux étudier l’environnement de la grotte. Ses fouilles l’amène à trouver des pointes de lance décorées en bois de rennes alors qu’il cherchait une sépulture. Entre 1952 et 1963, il confie à André Glory le soin de reproduire sur 120 m2, les dessins de ses relevés: il répertorie alors 1433 représentations pariétales quand aujourd’hui on en compte 1900.
Bien que conscient de la fragilité du site, sensible à la dégradation, Henri Breuil ne peut empêcher les propriétaires d’aménager des travaux afin d’ouvrir la grotte au public. Ainsi le cône de terre protecteur qui isolait thermiquement, est détruit pour réaliser un porche monumental donnant accès à la salle des taureaux. L’ouverture au public se fait le 14 juillet 1948 avec comme conservateur officiel Léon Laval.

Patrimoine en danger
Malgré l’installation de la porte et des appareils de climatisation, le conditionnement de l’air est perturbé et dès 1955, des traces d’altération des parois sont constatées. C’est l’oxyde de carbone expirée par les visiteurs qui est en cause, corrodant les parois. Victime de son succès, le fréquence des visites s’accélèrent et 1000 touristes par jour visitent la grotte et en 1960 une autre alerte de la dégénérescence des dessins est constatée: la maladie verte. Elle est occasionée par l’empreinte acide du dyoxide de carbone et la chaleur générée par les éclairages artificiels. Ces deux facteurs cumulés entraînent l’apparition d’algues microscopiques sur les parois. On tente de limiter la dissémination de l’algue par des filtres d’ozone mais l’algue continue de proliférer. André Malraux décide alors la fermeture de la grotte au public en avril 1963. En 1970, un premier fac-similé d’une partie de la grotte est réalisé qui sera ouvert au public en 1983 tandis que l’on continue à combattre la dégradation de la grotte principale qui s’accélère. Ce n’est qu’en 2006 que les équipes scientifiques ont réussi à maîtriser en partie le problème de contamination tout en assurant une maintenance régulière luttant contre des filaments de mycellium qui contre tout attente réapparaissent malgré tout.

Depuis Lascaux est toujours en danger et est l’objet de discussions scientifiques du plus haut niveau de compétence rassemblant une kyrielle de spécialistes de tous pays confondus chargés de la question de la préservation des sites en milieu souterrains. Ces comités scientifiques rassemblent des spécialistes de la biologie, la biochimie, la botanique, l’hydrologie, la climatologie, la géologie, la mécanique des fluides, l’archéologie, l’anthropologie, la restauration et la conservation.

Visite de la grotte
Pour mieux comprendre la configuration de la grotte qui s’étend sur 250 mètres de long, l’ensemble a été zoné par l’emplacement des salles associées aux noms donné initialement par Henri Breuil. On notera une certaine similitude des termes avec l’architecture religieuse.

La Salle des taureaux est la plus spectaculaire, présentant des peintures de grande dimension, de cinq mètres pour certaines. Cinq aurochs, se faisant face trois d’un côté et deux de l’autre, suivis par une dizaine de chevaux et d’un animal mystérieux qui n’a pas été identifié et qui se caractérise par deux traits partant du front tel une licorne, nom qui lui a été associé. Derrière les trois aurochs principaux, trois peints en rouge, plus petits suivent accompagnés de six cerfs. Le dessin d’un ours se découpe sur un des aurochs mais dont les traits sont si légers qu’ils sont difficilement lisibles.
Le Diverticule axial abrite aussi une série de chevaux et de bovinés dont la magnifique vache rouge à tête noire d’une incroyable précision, ainsi que des bouquetins et des cerfs. Les dessins utilisent les aspérités des parois et certains sont peints jusqu’au plafond de la grotte ce qui présume de l’installation d’un échafaudage pour les réaliser comme ce cheval tracé au manganèse noire à 2m50 de hauteur. Dans ce couloir un nombre important de signes se mêle aux dessins des animaux, révélant des rectangles, des points et des bâtonnets.
Le Passage n’offre que très peu d’indice pour ce décor très endommagé par les circulations d’air plus importantes à cet endroit.
La Nef , couloir plus élevé propose de découvrir quatre panneaux: l’empreinte, la vache noire, les cerfs nageant et les bisons croisés que croisent des signes énigmatiques en forme de damiers que Henri Breuil a qualifié de « blasons ».
Le Diverticule des félins qui comme son nom l’indique rassemble une série de fauves dessinés très naïvement. Il y a aussi un cheval dont la particularité, est d’être représenté vu de face, fait exceptionnel au Paléolithique.
L’Abside est un foisonnement où se chevauchent les dessins de plus de mille gravures mélangeant une superposition de signes et d’animaux dont se détache le seul renne de Lascaux.
Le Puits nous délivre le plus étrange des messages par la représentation d’un homme au sexe dressé et à la tête d’oiseau tombé au pied d’un bison éventré par une lance, avec à ses pieds le dessin d’une pique longue surmontée d’un oiseau. A sa gauche, un rhinocéros s’éloigne. Sur la paroi opposée, le dessin d’un cheval.
Mondialement connue la grotte de Lascaux est un trésor inestimable qui nous renseigne sur l’art de nos ancêtres qui ont su restituer leur environnement et leurs pratiques, réussissant l’exploit que leurs peintures arrivent jusqu’à nous… En effet, premier artiste de l’humanité l’homme de Cro Magon a de manière ingénieuse su utiliser les supports sur lesquels ils dessinaient afin de provoquer des effets. Ainsi il se sert de ses doigts sur les surfaces d’argile tandis qu’il peint au soufflet sur celles qui sont irrégulières, sans compter les nombreux exemples où ils utilisent les aspérités naturelles pour tracer la silhouette des animaux….Sa dextérité ne vous laissera pas indifférent. Ne ratez pas cette exceptionnelle visite.